(Comme mentionné dans le premier épisode de ce feuilleton, l'objet ci-dessus, la "Grille de parc" de Léopold le Tourangeau, est un élément important du roman. S'il est repris en Folio un jour, je demanderai qu'on mette cette photo - ou un cliché similaire) sur la couverture.)
Voilà, j'ai fini !!! La rédaction du roman est terminée.
Mon éditeur, Frédéric Boyer, l'a lu, et il lui plaît. (Ouf !)
Ma blonde l'a lu, et il lui plaît. (Re-Ouf !)
(Ben oui, ça m'importe, bien sûr...)
Et je suis très content, non seulement parce que ça leur plaît, mais parce que je me suis beaucoup amusé, je me suis fait plaisir, et je pleure aux mêmes moments du livre (oui, c'est un mélodrame...) chaque fois que je les relis.
(Je suis devenu très sensible, avec les années...)
Alors quand on dit "j'ai fini", c'est pas tout à fait vrai quand même ; ça veut dire : "J'ai terminé le gros oeuvre". Autrement dit : la construction détaillée du roman, et la rédaction avant corrections. Bon, j'ai déjà fait tout plein de corrections (et je vais probablement en faire encore quelques-unes).
Les corrections se font en général en plusieurs passages (en ce qui me concerne). Je relis l'ensemble du livre plusieurs fois de suite, en corrigeant les fautes d'orthographe (enfin, celles que je vois) et de syntaxe, les oublis de mots.
Je corrige les erreurs -- par exemple, l'emploi d'un mot pour désigner un objet au début du livre et l'emploi d'un autre mot à la fin (dans mon premier roman, le "cartable" de Bruno se transformait en "sacoche"). Ou encore, dans le cas présent (haha), comme il s'agit d'un roman qui se passe à plusieurs époques (et qui est raconté depuis le temps présent) il a fallu que je vérifie la chronologie de très près. Et aussi, bien sûr, les dates des événements historiques, afin de ne pas raconter de bêtises.
Et bien sûr, il m'a fallu vérifier que je ne faisais pas d'anachronisme. Que tel objet existait en 1942 ou en 1968 ou s'appelait bien comme je pense que ça s'appelait, par exemple. Je pense qu'il me faudra d'ailleurs une ou deux lectures complémentaires pour tout vérifier.
Il m'a fallu aussi m'assurer que ce que disent ou font les personnages est cohérent d'un bout à l'autre -- qu'il n'y a pas de contradiction dans leurs propos dans le début du livre et à la fin. C'est d'autant plus important que le livre est "time-sensitive" - autrement dit, "sensible au niveau du temps". Aussi bien les temps de conjugaison que les temps d'action et de réflexion des personnages.
Pour la deuxième fois dans ma carrière d'écrivant, le personnage principal, qui raconte toute l'histoire, est une femme. La première fois, c'était dans Le Choeur des femmes. Ce roman-ci s'y prête également. Presque tout est montré du point de vue de Rachel Guillebaud, parfois longtemps après les faits. Et il est surtout question d'histoires qui arrivent à des femmes, dans le roman. Et d'histoires racontées par des femmes. Là encore, ce n'est pas gratuit ou "cosmétique". Mon ambition était de raconter la guerre du point de vue de la vie de femmes de tous les âges. Je ne sais pas si je l'ai parfaitement atteinte, car c'était une période très agitée et j'ai choisi un aspect ponctuel (et controversé), mais j'ai fait de mon mieux.
Ce sera aux lectrices de dire si elles se reconnaissent/se retrouvent dans le roman.
Même si j'ai fini la rédaction du livre, le travail n'est pas terminé.
D'abord, le texte va aller en "préparation de copie". Une personne va mettre ça en page, une autre va tout réviser : les chapitres, l'orthographe, les changements de ligne et de page, la mise en valeur des couplets de chanson, etc. Ce sera monté sous la forme d'un premier PDF, qu'on m'enverra et que je commenterai/corrigerai à l'écran.
(Il y a vingt-cinq ans, on m'envoyait ça sous forme de pages imprimées, je faisais mes corrections à la main et bien sûr ça demandait un certain délai parce que ça circulait par la poste. Aujourd'hui, bien sûr, tout se fait par courriel. Quel confort !)
C'est à ce stade que la maquettiste et la correctrice me posent des questions (de mise en page, par exemple) et font des suggestions pour supprimer les répétitions, changer une phrase ou une expression maladroite, voire me dire qu'un paragraphe est incompréhensible (ça m'est arrivé dans Le Choeur des femmes. Quand ça arrive, je pars du principe que c'est la lectrice ou le lecteur qui a raison, pas moi, et je récris.)
C'est aussi à ce stade-là que je peux faire des corrections importantes (changer un paragraphe, supprimer un mot, une phrase, un chapitre... ça m'est arrivé pour La maladie de Sachs). Et je dois bien réfléchir, parce que c'est du boulot pour les correctrices/maquettistes et que faut pas que je m'amuse à leur compliquer la tâche sans arrêt.
En ce qui me concerne, je n'ai pas beaucoup d'ego, je ne suis pas un obsessionnel du mot juste/de la phrase exacte. Je sais qu'un texte ne peut pas être "parfait" (et aux yeux de qui le serait-il, exactement ?) et il arrive un moment où je n'y touche plus, sauf détail de dernière minute (une erreur de date, par exemple).
Ensuite, il y aura au moins deux autres échanges, un premier pour que je m'assure que toutes mes modifications/corrections ont été prises en compte. Et un dernier "BAT" (Bon à Tirer) avant l'envoi à l'imprimerie.
Tout ça va mettre du temps et ça se fera par étapes, entre lesquelles... je vais devoir m'occuper pour ne pas ronger mon frein.
La publication du livre est (en principe) prévue pour le mois de mars 2026.
En attendant, comme il y a des chansons fredonnées dans le livre, j'ai fait une playlist du roman. Comme je l'avais fait pour Franz en Amérique.
Si ça vous intrigue, elle est publique et audible sur YouTube à cette adresse.
(A suivre...)