Débuts de romans (Exercice n° 15) - Adrienne
Il s'agit d'écrire le
premier paragraphe (environ trois cents signes et espaces) d'un roman en y
intégrant les éléments suivants :
- un gratte-ciel
- un chat
- un paquet de farine
- un ticket de métro OU un ticket de cinéma
- un homme et une femme (leurs caractéristiques sont libres) qui se croisent sans se voir
L'exercice doit être répété trois fois.
- en optant, chaque fois, pour un point de vue de narration différent : première personne, deuxième personne ou troisième personne du singulier
- en choisissant, chaque fois, un "genre" reconnaissable : roman réaliste, roman de science-fiction, roman noir, roman satirique, roman d'horreur, etc.
- un gratte-ciel
- un chat
- un paquet de farine
- un ticket de métro OU un ticket de cinéma
- un homme et une femme (leurs caractéristiques sont libres) qui se croisent sans se voir
L'exercice doit être répété trois fois.
- en optant, chaque fois, pour un point de vue de narration différent : première personne, deuxième personne ou troisième personne du singulier
- en choisissant, chaque fois, un "genre" reconnaissable : roman réaliste, roman de science-fiction, roman noir, roman satirique, roman d'horreur, etc.
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Du côté de chez moi
Longtemps
je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine avais-je fermé les rideaux
sur les gratte-ciel de la métropole et donné une dernière caresse à mon chat,
mes yeux se fermaient si vite que j’avais juste le temps de me dire :
« Demain, il faudra que je m’achète un kilo de farine, il n’y a plus de
madeleines… ». Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de me
lever et de prendre le métro m’éveillait ; je n’avais pas cessé en dormant
de faire des réflexions sur ce que j’avais observé ce jour-là, mais ces
réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que
j’étais moi-même cet homme ou cette femme que je voyais chaque jour sur le quai,
lisant le même journal, ayant la même allure, et qui pourtant n’avaient encore
jamais eu un regard l’un pour l’autre.
Dans l’escalier
Oui, cela
pourrait commencer ainsi, ici, comme ça, d’une manière un peu lourde et lente,
dans cet endroit neutre qui est à tous et à personne, où l’homme et la femme se
croisent sans se voir, où la vie du gratte-ciel se répercute, lointaine et
régulière. De ce qui se passe derrière les lourdes portes des appartements, on
ne perçoit le plus souvent que ces échos éclatés, un chat qui miaule, un paquet
de farine qu’on déchire, une poubelle qu’on ouvre pour y jeter un vieux ticket
de métro trouvé au fond d’une poche alors qu’on y cherchait un mouchoir.
Lettre 1
Tu vois, ma
bonne amie, qu’il n’y a pas que les bonnets et les pompons et que depuis que tu
as quitté ton couvent pour la ville et ses gratte-ciel, tu as besoin de
quelques sous dans ton réticule, non point pour la quête, mais pour t’acheter
un ticket de cinéma ! Tu as ta harpe, ton dessin, tes livres, comme au
couvent, mais tu as aussi un chat ! Tu as ta chambre, ton cabinet, un joli
secrétaire et parfois à l’office tu peux mettre la main à la pâte sans que Mère
Perpétue ne soit là pour te gronder quand tu as laissé tomber un paquet de
farine.
Ma chère
bonne, on t’a dit si souvent qu’une demoiselle devait rester au couvent jusqu’à
ce qu’elle se mariât, tu peux donc en déduire que cette dame qui est venue voir
ta mère, et cet élégant monsieur à moustaches qui l’a croisée, ce n’était ni
une nouvelle femme de chambre, ni le cordonnier ! Conviens que te voilà
prévenue !