jeudi 22 juillet 2010

Séance de Rattrapage, 1 : Décrire le désir d'écrire, par Elizabeth L.

Pas de nouvel exercice l'été, mais la possibilité de rattraper ceux qu'on n'a pas faits.
Voici une nouvelle version de Décrire le désir d'écrire, par Elizabeth L.

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Au commencement était le désir… non, ce n’est pas comme ça que ça débutait, c’était « Au commencement était le verbe ». Mais si on met le verbe en premier, ça va faire une drôle de phrase. Par exemple : Penser qu’écrire peut dépendre du désir qu’on en a, quelle idée.

Il y a ceux pour qui écrire est un besoin, une nécessité absolue, une condition préalable à l’être. Et peut-être ceux-là seuls devraient écrire… Comme, par exemple, Marina Tsvetaïeva… Mais les autres, ceux pour qui écrire répond à un désir, qu’en fera-t-on ? Le problème avec le désir, c’est qu’il est sans fin (sans faim ? si, c’est une faim). Dès qu’il est rassasié, il recommence à désirer.

Ecrire commence avec des mots, pas avec des idées. « Le besoin d'écrire est une curiosité de savoir ce qu'on trouvera », dit Alain (le philosophe). C’est comme si on partait dans la cuisine avec toutes sortes d’ingrédients, mais sans savoir quel plat on va préparer. Et comme dit le proverbe, « la preuve du pudding, c’est qu’on le mange » : au final, on se retrouve avec quelque chose de plus ou moins mangeable, un texte qui dit ce qu’il dit, et bien plus, qui dit tout ce qu’on y lit. Les uns y sentiront le goût du paprika, d’autres pas.

J’ai souvent envie d’écrire, et souvent je ne sais pas ce que ça pourrait être. Si ça ne vient pas, je commence au milieu, n’importe où. C’est comme un puzzle, si on a déjà trouvé les pièces des bords, c’est plus facile de continuer, mais sinon, n’importe quelle pièce fera l’affaire pour être la première. Ce qui est plus aisé, c’est de terminer. Le moment venu, on sait très bien que c’est la fin du texte. La dernière pièce du puzzle n’a qu’un seul endroit où se placer.