Jack, et les autres...
je ne suis plus une jeune fille mais à l'époque, tu aurais pu être mon père. Plus aujourd'hui. Et le mien, qui aurait donc le même âge que toi aujourd'hui, n'est plus là. Je n'en aurais pas voulu d'autre que lui. Et personne ne le remplacera.
Je suis celle qui t'amuse. Celle sur qui tu passes tes nerfs comme on dit...ton souffle d'inspiration que tu expires ensuite avec un semblant de mépris comme tout fumeur un peu dégoûté par son obsession, son tic, son besoin de tenir un truc entre les mains pour avoir une contenance, une impression de faire quelque chose tout en restant planté sur des quais de gare par exemple...
Moi, je ne t'ai laissé nulle part. Mais tu persistes à croire que je te suis redevable.
J'ai passé 30 ans à t'aimer. De loin, de près. Et ça n'a pas été gratuit non plus. Pour t'encourager à continuer sur les chemins de la gloire, j'ai payé comme il se doit, c'est à dire comme tout le monde. J'ai participé à ton succès.
Le temps passe. Tu as vieilli. Moi aussi. Mais je suis toujours plus jeune que toi... est-ce si misérable ? Pourquoi n'aurais-je pas le droit à mon temps de vivre sur cette Terre ? Pour qui te prends-tu ? Dieu n'existe que dans tes fantasmes. Et les muses ne sont que des êtres humains. Des femmes vivantes, en chair et en os avec des pensées réactives.
Je ne peux plus t'aimer. Pas après avoir VU ce qu'il fallait que je vois une bonne fois pour toutes, c'est à dire : LA REALITE
Tu peux faire tout ce que tu veux, chanter, danser, gesticuler, poétiser, te proclamer porteur de la grande parole, ... je suis encore LIBRE d'aimer qui et quand je veux.
Sois rassuré, je n'irai plus au pied de la scène, ça t'empêchera de me narguer dans la foule.
Une fan déçue pour un ange déchu