Ecrire un haïku (lire la fiche wikipédia pour la définition et les principes de base).
Eléments obligatoires du haïku :
- la nuit
- l'absence
(sans utiliser ces deux mots).
Date limite de remise : mercredi 23 septembre, minuit (heure de votre fuseau horaire).
mercredi 16 septembre 2009
"Contretemps" (dernière)
Bonjour M. Winckler,
Vous pouvez lire mon interprétation de votre exercice ici:
http://qbert72.com/2009/09/16/contretemps/
Je vous laisse libre de la reproduire sur votre blog ou de simplement lier au mien.
Merci de m'avoir fourni ce contexte d'écriture amusant!
Alexandre
P.S.: Vous comptez bien les signes avant de publier?
Réponse de MW : Non, je fais confiance au rédacteur. On n'est pas à 350 signes près. Si ça fait douze pages, en plus, je le verrai !!! Et puis je limite la longueur parce que 1° c'est un bon exercice, d'écrire "au nombre de signe" 2° c'est plus facile à lire pour les visiteurs du blog.
Vous pouvez lire mon interprétation de votre exercice ici:
http://qbert72.com/2009/09/16/contretemps/
Je vous laisse libre de la reproduire sur votre blog ou de simplement lier au mien.
Merci de m'avoir fourni ce contexte d'écriture amusant!
Alexandre
P.S.: Vous comptez bien les signes avant de publier?
Réponse de MW : Non, je fais confiance au rédacteur. On n'est pas à 350 signes près. Si ça fait douze pages, en plus, je le verrai !!! Et puis je limite la longueur parce que 1° c'est un bon exercice, d'écrire "au nombre de signe" 2° c'est plus facile à lire pour les visiteurs du blog.
Dans quelle langue écrivez vous ?
Hier mardi, je bavardais avec Yvon Lachance, l'un des propriétaires de la librairie Olivieri (sur Côte-des-Neiges, pas loin de l'université de Montréal) et il me racontait qu'il y a quelques années, Libération avait interrogé des écrivains francophones du monde entier en leur demandant "Pourquoi écrivez-vous en français ?" Une écrivaine québecoise (dont j'oublie le nom, le rouge de la honte m'en monte aux joues) aurait répondu de manière très cinglante à cette question qu'elle trouvait (à juste titre...) idiote.
On ne m'a pas posé la question (je vivais en France, à l'époque, écrire en français pour un citoyen français vivant en France c'est banal à mourir) mais là, tiens, j'ai envie d'y répondre, parce qu'après tout y'a pas de raison.
J'écris en français parce que c'est ma langue maternelle, je n'ai pas eu trop le choix sur ce coup-là, mais j'aurais pu, si les aléas de l'histoire l'avaient voulu, écrire en hébreu. Mes parents ont émigré en Israël en 1961-62 et si mon père avait pu y travailler, nous y serions restés. J'avais 7 ans, au bout d'un an je parlais déjà l'hébreu, bien sûr, j'aurais probablement continué à parler le français, mais j'imagine qu'une fois adulte, j'aurais - par nécessité - écrit en hébreu (ou dans les deux langues).
Je ne sais pas si je serais devenu médecin (c'est probable, étant donné la relation que j'avais à mon père, médecin lui-même) mais je serais certainement devenu écrivain (la lecture de On the Origin of Stories m'en a convaincu). Qu'est-ce que j'aurais écrit ? Qu'est-ce que j'écrirais aujourd'hui ? Ca, c'est plus difficile à dire, mais pour un médecin juif d'origine française vivant en Israël, les sujets ne manqueraient certainement pas !!!!
L'histoire avec sa grande hache en a décidé autrement, et je n'ai pas grandi à Jaffa ou à Tel-Aviv, mais à Pithiviers (45-Loiret), au beau milieu de la Beauce, le grenier à blé de la France, et il n'était pas question pour moi de parler autre chose que le français, langue maternelle de mes parents et, dans une certaine mesure, de mes grands-parents, qui devaient sûrement parler aussi le judéo-arabe ou le ladino, dont il ne me reste que quelques interjections imagées et quelques mots épars.
J'écris donc en français parce que j'ai grandi dans le français, parce que j'ai écrit "bien" (selon des critères scolaires) très tôt, parce que j'avais une mémoire photographique de l'orthographe, parce que je disais mes récitations comme pas un et comme tout ça faisait très plaisir à mes instituteurs - qui étaient très fiers d'avoir dans leur classe un élève aussi brillant, et comment leur en vouloir - ils ne m'ont pas dissuadé d'écrire bien sous leur dictée ou leurs instructions, et pourquoi m'en serais-je privé à la maison ?
J'écris en français parce qu'ayant grandi en français je me suis toujours senti à l'aise dans cette langue. Et puis, franchement, je ne me suis jamais posé la question. Ce qui me posait question, c'étaient toutes les injustices innommables que je découvrais les unes après les autres et sur lesquelles je me suis mis à vitupérer à partir de la pré-adolescence. Mais pas du tout la langue sous laquelle j'allais les dénoncer.
Aujourd'hui, j'écris en français parce que la langue écrite est mon outil de travail, autant que le clavier sur lequel j'écris ceci. Et même plus. Je peux changer de clavier comme de chemise (je passe d'un iMac au bureau à un miniportable chez moi) mais je ne peux pas changer de langue comme ça.
Encore que.
Voyez-vous, quand j'étais seulement lecteur (ou principalement lecteur) et jusqu'à l'âge de 17 ans j'ai lu presque exclusivement des auteurs de romans de "genre" et beaucoup, beaucoup, beaucoup de romans anglo-saxons. J'ai lu Jules Verne, Maurice Leblanc, les Maigret de Simenon et les romans d'énigme de Stanislas-André Steeman ; j'ai vu beaucoup de films français d'avant-guerre (j'adorais Jouvet, Françoise Rosay, Michel Simon, Pauline Carton, les films de René Clair et de Sacha Guitry, et c'est toujours vrai) et d'immédiate après-guerre (Tati, Noël-Noël, La vie est belle et les comédies avec Roger-Pierre et Jean-Marc Thibault), j'ai bouffé de la chanson française (Brassens, Trénet, Aznavour, Barbara, Ferré) ou francophone (Brel, Félix Leclerc) et j'ai lu des centaines de BD franco-belges, mais j'ai lu en plus grande quantité encore Agatha Christie, John Dixon Carr, Herbert George Wells, Conan Doyle, Shakespeare, George Orwell, Aldous Huxley, Jerome K. Jerome et des centaines de nouvelles et de romans de science-fiction et de comic-books américains, d'Asimov à Zelazny en passant par Stan Lee et Denny O'Neil.
En français d'abord, puis, à mesure que je grandissais et que j'allais passer mes étés en Angleterre, en anglais.
Et quand j'ai passé mon année en Amérique, à l'âge de 17 ans, je savais pretty much ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais être médecin ET écrivain. Je ne savais pas encore quel genre de médecin je voulais être, je voulais être médecin comme mon père, le reste n'avait pas grande importance, but I knew damn well what kind of writer I wanted to be.
I wanted to be an American writer.
I wanted to write in English.
Alors, d'accord, j'écris en français, c'est un accident de l'histoire personnelle et mondiale, mais même si je suis très heureux d'avoir perfectionné ma langue d'écriture au fil des quarante années écoulées, je ne peux pas dire que je sois parfaitement heureux d'écrire en français. Ou plutôt, je ne suis pas heureux de n'écrire qu'en français.
Cette nuit (la nuit du 15 au 16 septembre 2009) je me suis réveillé à 4 h et j'ai tourné dans mon lit pendant environ une heure, sans pouvoir me rendormir. Et j'ai eu l'idée d'un livre. Une idée à la fois si simple et si transgressive que je me demande pourquoi je ne l'ai pas eue plus tôt.
L'idée a fait son chemin pendant les deux heures qui ont suivi et jusqu'à maintenant et évidemment, comme toutes les idées, elle a évolué, comme si de la gangue s'extrayait peu à peu un insecte qui se frottait les ailes. A cette idée initiale (un retour dans mon passé, un passé très précis), se sont ajoutées deux autres idées très précises. La première, je la garde pour moi, elle fait partie des surprises que recèlera le roman. La seconde est simple, très simple, mais pour moi limpide : ce roman, je vais l'écrire en anglais.
On ne m'a pas posé la question (je vivais en France, à l'époque, écrire en français pour un citoyen français vivant en France c'est banal à mourir) mais là, tiens, j'ai envie d'y répondre, parce qu'après tout y'a pas de raison.
J'écris en français parce que c'est ma langue maternelle, je n'ai pas eu trop le choix sur ce coup-là, mais j'aurais pu, si les aléas de l'histoire l'avaient voulu, écrire en hébreu. Mes parents ont émigré en Israël en 1961-62 et si mon père avait pu y travailler, nous y serions restés. J'avais 7 ans, au bout d'un an je parlais déjà l'hébreu, bien sûr, j'aurais probablement continué à parler le français, mais j'imagine qu'une fois adulte, j'aurais - par nécessité - écrit en hébreu (ou dans les deux langues).
Je ne sais pas si je serais devenu médecin (c'est probable, étant donné la relation que j'avais à mon père, médecin lui-même) mais je serais certainement devenu écrivain (la lecture de On the Origin of Stories m'en a convaincu). Qu'est-ce que j'aurais écrit ? Qu'est-ce que j'écrirais aujourd'hui ? Ca, c'est plus difficile à dire, mais pour un médecin juif d'origine française vivant en Israël, les sujets ne manqueraient certainement pas !!!!
L'histoire avec sa grande hache en a décidé autrement, et je n'ai pas grandi à Jaffa ou à Tel-Aviv, mais à Pithiviers (45-Loiret), au beau milieu de la Beauce, le grenier à blé de la France, et il n'était pas question pour moi de parler autre chose que le français, langue maternelle de mes parents et, dans une certaine mesure, de mes grands-parents, qui devaient sûrement parler aussi le judéo-arabe ou le ladino, dont il ne me reste que quelques interjections imagées et quelques mots épars.
J'écris donc en français parce que j'ai grandi dans le français, parce que j'ai écrit "bien" (selon des critères scolaires) très tôt, parce que j'avais une mémoire photographique de l'orthographe, parce que je disais mes récitations comme pas un et comme tout ça faisait très plaisir à mes instituteurs - qui étaient très fiers d'avoir dans leur classe un élève aussi brillant, et comment leur en vouloir - ils ne m'ont pas dissuadé d'écrire bien sous leur dictée ou leurs instructions, et pourquoi m'en serais-je privé à la maison ?
J'écris en français parce qu'ayant grandi en français je me suis toujours senti à l'aise dans cette langue. Et puis, franchement, je ne me suis jamais posé la question. Ce qui me posait question, c'étaient toutes les injustices innommables que je découvrais les unes après les autres et sur lesquelles je me suis mis à vitupérer à partir de la pré-adolescence. Mais pas du tout la langue sous laquelle j'allais les dénoncer.
Aujourd'hui, j'écris en français parce que la langue écrite est mon outil de travail, autant que le clavier sur lequel j'écris ceci. Et même plus. Je peux changer de clavier comme de chemise (je passe d'un iMac au bureau à un miniportable chez moi) mais je ne peux pas changer de langue comme ça.
Encore que.
Voyez-vous, quand j'étais seulement lecteur (ou principalement lecteur) et jusqu'à l'âge de 17 ans j'ai lu presque exclusivement des auteurs de romans de "genre" et beaucoup, beaucoup, beaucoup de romans anglo-saxons. J'ai lu Jules Verne, Maurice Leblanc, les Maigret de Simenon et les romans d'énigme de Stanislas-André Steeman ; j'ai vu beaucoup de films français d'avant-guerre (j'adorais Jouvet, Françoise Rosay, Michel Simon, Pauline Carton, les films de René Clair et de Sacha Guitry, et c'est toujours vrai) et d'immédiate après-guerre (Tati, Noël-Noël, La vie est belle et les comédies avec Roger-Pierre et Jean-Marc Thibault), j'ai bouffé de la chanson française (Brassens, Trénet, Aznavour, Barbara, Ferré) ou francophone (Brel, Félix Leclerc) et j'ai lu des centaines de BD franco-belges, mais j'ai lu en plus grande quantité encore Agatha Christie, John Dixon Carr, Herbert George Wells, Conan Doyle, Shakespeare, George Orwell, Aldous Huxley, Jerome K. Jerome et des centaines de nouvelles et de romans de science-fiction et de comic-books américains, d'Asimov à Zelazny en passant par Stan Lee et Denny O'Neil.
En français d'abord, puis, à mesure que je grandissais et que j'allais passer mes étés en Angleterre, en anglais.
Et quand j'ai passé mon année en Amérique, à l'âge de 17 ans, je savais pretty much ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais être médecin ET écrivain. Je ne savais pas encore quel genre de médecin je voulais être, je voulais être médecin comme mon père, le reste n'avait pas grande importance, but I knew damn well what kind of writer I wanted to be.
I wanted to be an American writer.
I wanted to write in English.
Alors, d'accord, j'écris en français, c'est un accident de l'histoire personnelle et mondiale, mais même si je suis très heureux d'avoir perfectionné ma langue d'écriture au fil des quarante années écoulées, je ne peux pas dire que je sois parfaitement heureux d'écrire en français. Ou plutôt, je ne suis pas heureux de n'écrire qu'en français.
Cette nuit (la nuit du 15 au 16 septembre 2009) je me suis réveillé à 4 h et j'ai tourné dans mon lit pendant environ une heure, sans pouvoir me rendormir. Et j'ai eu l'idée d'un livre. Une idée à la fois si simple et si transgressive que je me demande pourquoi je ne l'ai pas eue plus tôt.
L'idée a fait son chemin pendant les deux heures qui ont suivi et jusqu'à maintenant et évidemment, comme toutes les idées, elle a évolué, comme si de la gangue s'extrayait peu à peu un insecte qui se frottait les ailes. A cette idée initiale (un retour dans mon passé, un passé très précis), se sont ajoutées deux autres idées très précises. La première, je la garde pour moi, elle fait partie des surprises que recèlera le roman. La seconde est simple, très simple, mais pour moi limpide : ce roman, je vais l'écrire en anglais.
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