vendredi 24 juin 2016

Le métier d'écrivant (39) - Mon "fonds de commerce"


Pour "Docdu16". Il l'a bien mérité.  

J'écrivais bien avant de devenir médecin. 
Depuis l'âge de 11 ou 12 ans, j'écrivais des nouvelles de SF ou des nouvelles noires. A partir de 14 ans, dans mon journal (photo ci-contre), je décrivais mes relations avec mes camarades et mes profs, j'exprimais ma colère ou mon dégout à l'égard de la politique politicienne et des injustices auxquelles j'assistais de près ou de loin. 
En Amérique (pendant l'année 72-73), j'ai écrit quatre nouvelles (deux fantastiques, une réaliste, je ne me souviens pas de la quatrième) et des dizaines de lettres à ma famille décrivant ce que je faisais. 
Le jour où je suis arrivé devant l'amphithéâtre des PCEM 1 à Tours, le 1er Octobre 1973, la médecine est devenue un de mes sujets d'écriture. 
Ca n'a fait que s'amplifier par la suite. 
Il faut dire que c'est un gros morceau. 


Et je dois à la pratique de la médecine de m'avoir donné le matériau et la force d'écrire des romans. 
En 1987-88, lorsque j'ai écrit La Vacation, en nourrissant le récit de mon expérience, de mes émotions et de mes perceptions et jugements de valeur dans un centre de planification et d'IVG, j'étais très en colère. De me sentir impuissant et douloureux face à la vie des femmes, et aussi incapable de partager ce que je ressentais. Ecrire, puis publier ce roman m'a beaucoup aidé. Je ne remercierai jamais assez Paul Otchakovsky-Laurens de l'avoir publié. (Il répondrait sans doute qu'il me remercie de le lui avoir envoyé...) 


Anyway (ou En tout cas, comme on dit au Québec), après la publication de ce premier livre, j'avais des ambitions assez mégalomanes : poursuivre et terminer mon Roman du Grand Tout, Les Cahiers Marcoeur. Avec l'aide de mon éditeur, j'ai compris que ce roman était très creux. Ca m'en a fichu un coup. Je suis passé à autre chose, dans l'idée que j'étais peut être l'auteur d'un seul livre. Ca arrive. Ca ne me faisait pas plaisir mais bon, j'avais un métier (médecin de campagne) et des enfants à élever. C'était la priorité. 

Et puis, pour des raisons familiales, j'ai quitté mon cabinet médical et, tout en poursuivant les vacations à l'hôpital, j'ai gagné ma vie en faisant de la traduction. Et en même temps, j'écrivais ce qui est devenu La Maladie de Sachs. C'était assez logique : j'entendais des tas d'histoires, je les voyais se dérouler devant mes yeux, j'avais envie de les retranscrire depuis longtemps. Quand j'ai eu le temps de le faire - parce que je ne passais plus la plus grande partie de mon temps dans un cabinet ou sur les routes - je l'ai fait. 

Je n'imaginais par qu'il serait reçu comme il l'a été. 

Je n'avais pas du tout l'intention de devenir un médecin-écrivain et de prendre la suite d'André Soubiran ou de Jean Reverzy. Je voulais seulement écrire des livres. Beaucoup de livres. Comme Isaac Asimov. Autant que Georges Perec, au moins.  Et des romans dont les personnages ne seraient pas nécessairement des médecins. 



Mais le fait est que j'étais aussi un soignant - du moins, c'est toujours comme ça que je me suis vu. Très vite, pendant mes études, j'ai détesté l'état d'esprit de la fac, du CHU et des mandarins. Si je ressortais mes journaux de l'époque, il y aurait des centaines de pages sur le sujet.
Oh, j'ai croisé plein de types et de femmes épatants, mais autant parmi les infirmièr(e)s, les biologistes, les sages-femmes, les aide-soignant(e)s et les orthophonistes que parmi les médecins. J'en suis venu à me dire que je n'étais pas fait pour être médecin, mais sage-femme ou psychologue clinicien. Ca me paraissait plus proche de ma manière d'interagir avec les gens. Je regrette un peu de ne pas avoir su ça quand j'ai commencé. Sage-femme ou psychothérapeute, c'est vraiment des métiers que j'aurais voulu faire. Et tous les mois d'été ou les vacances de Pâques passés à être aide-soignant puis infirmier m'ont appris beaucoup plus que mes stages d'externe. 

(J'ai lu des tas de bouquins épatants, aussi.) 


Mes études et la torture qu'elles ont représenté m'ont fourni un autre sujet d'écriture, un autre tas de grain à moudre : les rapports de pouvoir entre les médecins et... tout le monde : les autres médecins, les patients, les professionnels de santé, l'industrie, les politiques. 

C'est un sujet inépuisable. 
Le seul truc c'est que je n'ai jamais pu me contenter d'en faire des romans. J'aurais peut-être dû. Construire une "oeuvre" faite seulement de littérature. Cinquante romans ça ferait plus chic que cinquante-bouquins-dont-quinze-romans-dont-la-moité-dans-des-"mauvais -genres". 
J'aurais peut être dû aussi faire radiologue. Ce sont des hommes de l'image. Et j'en connais qui sont très gentils et attentifs avec les patients. Ils ne les laissent pas à poil sur la table et ne leur font pas des touchers vaginaux brutaux, comme on me l'a raconté pas plus tard qu'aujourd'hui. On peut être radiologue et gentil. J'aurais pu. Et j'aurais gagné beaucoup plus d'argent qu'avec tous mes bouquins réunis. 
Mais ça s'est pas passé comme ça. Je voulais soigner au plus tôt. En dehors de la coupe des patrons. J'ai choisi la médecine générale. J'aurais sûrement choisi un poste de salarié, comme en Angleterre, si ça avait existé. Je n'ai jamais été confortable avec le paiement à l'acte. 

De toute manière, je ne pouvais pas seulement écrire des romans-sur-la-médecine, car le soin et le pouvoir ce ne sont pas seulement des figures narratives, et pas du tout des figures "esthétiques" (1), mais des problèmes bien réels : quand une figure d'autorité (que ce soit un parent, un enseignant, un médecin, un flic, un prêtre) abuse de son ascendant pour maltraiter quelqu'un, ça me fait mal. Physiquement. Je ne peux pas me contenter d'écrire des romans sur le sujet. Il faut que je fasse des trucs plus musclés. Des essais, des pamphlets, des coups de gueule. 

D'autant que j'ai vu beaucoup de maltraitances dans ma vie d'étudiant et ma vie professionnelle. Et ça m'a toujours été incompréhensible parce que j'ai grandi dans une famille où tout le monde essayait de prendre soin de tout le monde. Même quand on n'avait pas envie, même quand on était fatigué(e) ou en colère. Mes parents étaient des soignants, ma soeur et mon frère ont été soignants très tôt et ils le sont toujours, par l'esprit et par les actes, sinon par la profession. (Et encore, à bien des égards ce sont des soignants dans leur boulot aussi !) Et je ne me sens pas différent d'eux sous prétexte que je suis médecin et pas eux. 

C'est quelque chose d'important, ça aussi : je ne me suis jamais senti différent des autres parce que j'étais médecin. Je voyais bien que les autres me voyaient différemment, et j'ai senti très tôt qu'être médecin ça met dans un statut et une classe sociale et un pouvoir d'achat particuliers, et que ça confère aussi une aura particulière aux yeux de tout un chacun, mais ça ne m'a jamais donné le sentiment que j'étais différent du "Marc d'avant" ou supérieur à qui que ce soit. 

En revanche, j'ai toujours adoré apprendre et lire et écouter et assimiler les gestes que je voyais faire et qui permettaient de faire du bien. J'aime expliquer, j'aime rassurer, j'aime réparer, j'aime résoudre des problèmes qui semblent insolubles et qui sont en fait tout simples, j'aime faciliter la vie des gens. Ca me fait plaisir. Ca me comble. J'ai l'impression d'être utile, bon à quelque chose. Bon. Tout court. (2)

Alors, une fois que j'ai été publié, je me suis rendu compte que je pouvais écrire autre chose que des romans : des livres pratiques, des manuels, des bouquins pour expliquer et faire connaître. Aussi bien Contraceptions mode d'emploi que Les Miroirs de la vie ou Le rire de Zorro, ou Mission : Impossible parce que faire du bien c'est aussi se faire du bien. 

Et je ne me suis pas gêné pour écrire des romans policiers ou des romans de SF, comme j'en lisais adolescent. Dans les miens, l'adversaire est une multinationale du médicament, WOPharma. (Elle ressemble au SPECTRE dans James Bond. Et bien sûr, elle renaît toujours de ses cendres.) Je me suis bien amusé. 

Mais je suis toujours revenu aux pamphlets et aux coups de gueule. Sur mon site, et dans les livres. Parce que, vous voyez, quand j'entendais les femmes me raconter qu'on leur avait refusé un DIU ou qu'on ne les croyait pas quand elles disaient s'être retrouvées enceintes sans oublier leur pilule, je me mettais à leur place : j'avais (j'ai toujours) comme tout le monde, envie de pouvoir faire des galipettes tranquillement avec ma compagne sans qu'elle risque d'être enceinte contre son ou mon ou notre gré. 

Faire du bien ça n'est pas seulement faire plaisir (en libérant la sexualité ou en recommandant de regarder Urgences) c'est aussi faire en sorte que les autres n'aient pas mal. Leur donner de quoi se soigner quand ils ont mal, se défendre quand on leur fait mal. J'aurais voulu écrire un livre sur la douleur et les anti-douleurs, depuis l'aspirine jusqu'à la morphine, mais l'occasion ne s'est pas présentée (si ça intéresse un éditeur, qu'il me fasse signe). Mais j'ai écrit des livres pour parler des abus de pouvoir et de la maltraitance infligée par les médecins parce que, comme pour l'IVG, la souffrance des femmes et des hommes qui m'écrivent est intolérable, et le moins que je puisse faire est d'écrire pour la faire entendre. 

Fondamentalement, en même temps qu'un écrivant, je suis un militant (an activist). Des droits de la personne. De la lutte anticapitaliste. Un idéaliste, quoi. C'est pas nouveau.

J'ai souvent été traité de démagogue (parce que je prenais le parti des patients, ce qui prend beaucoup de médecins à rebrousse-poil), de faire de la critique des institutions médicales "mon fonds de commerce" et ces jours-ci certains praticiens qui ont aimé mes romans se plaignent que " taper les médecins est devenu mon gagne-pain".

Ca ne devrait pas me toucher, parce que ce sont juste des commentaires en passant, pas des critiques le nez sur ce que j'ai écrit, mais bien sûr ça me touche. Je trouve ça difficile à encaisser. Tout comme j'ai trouvé difficile d'être exclu de la fac de médecine où on m'avait confié deux enseignements dirigés et un module optionnel, en 2006-2007. 

Je vais survivre, et c'est l'écriture qui m'aide, encore une fois. Et aussi les messages que je reçois.  Mais ça me fait reconsidérer les quarante-quatre années écoulées depuis que je suis entré à la fac de Tours. 

Je crois (même s'il ne s'agit que d'une reconstruction) que quand on échappe aux accidents graves de la vie (la guerre, la mort brutale, l'incendie, la maladie invalidante, le suicide, le tremblement de terre) et quand on a la chance de pouvoir choisir ce qu'on fait, il peut y avoir une logique dans un itinéraire. Une ligne directrice. J'ai eu cette chance. 

Ma ligne directrice, au fond, est simple : vivre en me rendant utile et en faisant autant de bien que possible. Pas de manière spectaculaire, parce que je n'en ai pas les moyens (je n'ai ni fortune extravagante à distribuer, ni le pouvoir de guérir avec les mains) mais de manière concrète, directe, immédiate pour les gens qui s'adressent à moi ou que ça intéresse de me lire. Bref, avec des gens qui choisissent librement d'interagir avec ce que j'écris. 

J'ai de la chance, je peux le faire de plusieurs manières : en écrivant des romans, en diffusant des informations et un savoir utile via les livres et l'internet, en prenant position résolument, ouvertement, du côté de celles et de ceux qu'on maltraite. Et tout ça sans ajouter à la cruauté de la vie, sans exercer de pouvoir ni exploiter personne, en goûtant aux choses que j'apprécie, en aimant les personnes que j'aime, en faisant ce que je sais faire : écrire, transmettre, raconter. 

J'espère pouvoir le faire longtemps. Mais que je disparaisse dans vingt ans ou dans cinq, ou que  je passe demain sous un autobus, je regarde mon "fonds de commerce" et je me dis qu'il y en a de bien plus infâmants. 

C'est beaucoup. En regard de l'absurdité et de la cruauté de la vie, c'est vraiment beaucoup. 

Mar(c)tin 

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(1) Bien que je sois publié chez P.O.L, et bien que j'essaie de travailler la forme de mes romans, je ne les considère pas comme des expériences esthétiques mais comme des engagements éthiques. Il y a plein de phrases ou de tournures approximatives ou malfoutues dans mes romans. Je m'en fiche. Je fais seulement en sorte qu'ils soient compréhensibles et agréables à lire. La forme qui m'intéresse est la narration, pas la langue. Ce que je vise est le sens, pas "la petite musique". 

(2) Là, en général, j'entends dire "Quel discours manichéen ! ". Mais il y a erreur de doctrine. Je ne partage pas le monde en deux, comme la religion de Mani. Je ne cherche pas à être bon en étant vertueux ou "lumineux". J'aspire à être bon en posant des actes que j'espère bons (ou qui font du bien). C'est du conséquentialisme, pas du manichéisme. Et je crois sincèrement qu'on peut dire si des actes font du bien ou non, quand on le demande à ceux qui sont à l'autre bout de ces actes. 

vendredi 17 juin 2016

De l'élitisme dans la littérature (2) - par Olivier Adam






J'ai lu tout à l'heure un article d'Olivier Adam (que je n'ai jamais rencontré, à ma connaissance, et dont je n'avais jamais rien lu auparavant) sur le site du Nouvel Obs. Ca me fait plaisir d'en reproduire ici un extrait.  


(...) Les écrivains ont déserté le champ des classes moyennes et populaires parce qu’ils n’en viennent pas. Parce qu’ils ne connaissent cette réalité que de loin. Parce qu’on n’écrit jamais que de son propre point de vue (et ce n’est pas une critique que je formule ici. à mon avis mieux vaut écrire sur ce qu’on connaît. C’est le moyen le plus sûr de viser juste. Bourdieu lui-même a montré combien son engagement dans la démarche sociologique répondait à la nécessité de réfléchir à son propre parcours, et comment les objets d’études des chercheurs se définissaient en fonction de leurs origines, de leur trajet, et des obsessions et questionnements associés).
Ainsi, la très grande majorité des écrivains français provenant de la bourgeoisie, c’est à cette même bourgeoisie que s’intéressent la plupart des romans. Le caractère minoritaire des œuvres traitant des classes populaires et moyennes ne traduit jamais que la sous-représentation de ses rejetons dans les rangs des écrivains, selon les mécanismes de reproduction d’ailleurs emblématiques de la pensée bourdieusienne, et l’incapacité des autres à intérioriser des problématiques qui leur sont trop lointaines, par défaut d’expérience.
Ensuite en considérant la méfiance «de principe» qu’entretiennent les catégories dominantes, à l’intérieur même du champ scientifique, à l’égard de la démarche sociologique, nécessairement aride, rebutante, concrète, statistique, objective, et par conséquent moins «noble», moins «élevée» que, par exemple, la philosophie, la littérature, l’histoire ou la psychanalyse, et des problématiques dites «sociales», où l’on se salit sans doute trop les mains, en les exposant au cambouis du concret, du réel, du peuple, de la moyenne, du commun. À ce titre, relisant des entretiens donnés peu avant sa mort, une phrase de Pierre Bourdieu m’a paru particulièrement éclairante:
Quand vous avez parlé de mon travail tout à l’heure, je pense que mon plus grand mérite dans ma trajectoire, ça a été de souvent choisir le moins chic, parce que souvent la vérité est à ce prix.
On pourrait sans mal l’étendre au champ littéraire. Les classes moyennes, les classes populaires, le majoritaire. Les banlieues, la campagne, le pavillonnaire, les grands ensembles, les lotissements. La vie commune, les lieux communs, le combat ordinaire : le travail, les enfants, le manque d’argent, le surendettement, le chômage, la précarité, la pauvreté, le déclassement, la ségrégation, l’exclusion, l’échec scolaire, les usines, les bureaux, les supermarchés, le Pôle emploi, les hôpitaux, les écoles, les zones commerciales, les zones industrielles, les zones pavillonnaires, et le conformisme de la vie qu’y mène tout un chacun. Tout cela manque tellement de «chic», n’est-ce pas.
Tout cela manque tellement de cette légèreté chère à l’esprit français, ma chère. De cette élégance, propre à une littérature qui s’est toujours rêvée en altitude, pure, éthérée, poétique, dégagée, ironique. À moins de s’en saisir pour dire la répulsion qu’elles inspirent (et combien de fois ai-je entendu des auteurs affirmer leur volonté d’échapper à la réalité commune, de se bâtir contre la médiocrité moyenne, grâce à la littérature), à moins de les regarder d’en haut (et il faudrait s’interroger sur la propension qu’ont certains transfuges à n’être pas les derniers à se livrer à ce jeu, comme pour finir de se fondre, faire oublier les stigmates qui siéent si mal au teint de l’écrivain), comment s’en sortir sans égratignure, sans suspicion, les mains propres et la chemise blanche impeccable?
Faites l’expérience. Parlez-en dans un livre, un film, et on vous taxera de misérabilisme, de naturalisme sordide. Évoquez la France moyenne, commune, les gens qui travaillent, vivent comme tout le monde, et on déplorera que vous mettiez en scène des vies étriquées, minuscules, minables. Décrivez ces gens, ces endroits avec un minimum d’empathie et on vous reprochera de vous complaire dans la médiocrité de masse, de glorifier la laideur suburbaine. Descendez à peine plus bas dans l’échelle, faites état de la violence des rapports de classe, de leur permanence même et on qualifiera immédiatement votre roman de populiste, manichéen et j’en passe.
Qui pourrait s’y risquer et à quoi bon? Quel bénéfice en tirerait-on? Aucun. Au point d’en arriver à ce qu’un roman ambitionnant de s’emparer de la crise s’intéressera aux traders, à la haute finance, aux dirigeants d’entreprise, aux dominants, plutôt qu’à ceux qui la subissent de plein fouet. Au point qu’un roman prétendant « dire » la société, ne traitera jamais sa réalité moyenne, majoritaire, mais investira invariablement les milieux de l’art, de la publicité, des médias, convoquera mannequins, personnalités télévisuelles, gens de pouvoir, artistes à la mode, comme si vraiment le pays n’était composé que de cela, comme si tout cela pouvait dire quoi que ce soit de sa réalité, de ce qui l’agite et le meut, de ce qu’il devient et de vers où il se dirige. 
Olivier Adam 
(Le texte dont est extrait ce fragment est publié ici dans son intégralité.) 
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Lire : De l'élitisme dans la langue et la littérature (1)