Quand je serai plus vieux, je me sentirai mieux
Finie la diplomatie et bonjour l’autarcie
Bien sûr, j’aurai mal d’être à l’hôpital
Mais les docteurs ne me feront plus peur
Je n’aurai plus droit aux pizzas et tu ne seras déjà plus là
Et je serai mûr à défaut d’être mature
J’aurai accepté mon prochain décès et les regrets seront passés
Car enfin j’aurai compris qu’on fait sa vie… pas la vie…
Jérôme
samedi 21 novembre 2009
Quand je serai plus vieille (9) - par Abou
Quand je serai plus vieille,
puisque déjà je suis
mais là je serai plus;
demain donc,
demain je me lèverai tôt
et courrai sur la route
rattraper tout là-bas
cette enfant qui se tient
immobile
dans ses rêves,
depuis le début de moi.
Je poserai ma main
alanguie, fatiguée,
sur son épaule.
Je dirai
"Me voilà,
enfin.."
Elle, un peu boudeuse :
"Tu as mis le temps…
Qu'as-tu vu de l'amour ?"
Un long silence,
et moi :
"J'ai traversé.
Il pleuvait,
parfois"
Et nous resterons là
attendant
que l'ange
nous métamorphose
Abou
puisque déjà je suis
mais là je serai plus;
demain donc,
demain je me lèverai tôt
et courrai sur la route
rattraper tout là-bas
cette enfant qui se tient
immobile
dans ses rêves,
depuis le début de moi.
Je poserai ma main
alanguie, fatiguée,
sur son épaule.
Je dirai
"Me voilà,
enfin.."
Elle, un peu boudeuse :
"Tu as mis le temps…
Qu'as-tu vu de l'amour ?"
Un long silence,
et moi :
"J'ai traversé.
Il pleuvait,
parfois"
Et nous resterons là
attendant
que l'ange
nous métamorphose
Abou
Quand je serai plus vieux (8) - par Lilian
Quand je serai plus vieux
Je ne serai pas beaucoup plus rideux
Je n’aurai pas plus de poils aux yeux
Des oreilles qui pendent jusqu’aux orteils
Une bouche qui manque de vermeil
Un dentier en or massif
Des réflexes trop passifs
C’est pas tout de suite que je serai catarrheux :
Ca prend du temps d’être plus vieux
Lilian
Je ne serai pas beaucoup plus rideux
Je n’aurai pas plus de poils aux yeux
Des oreilles qui pendent jusqu’aux orteils
Une bouche qui manque de vermeil
Un dentier en or massif
Des réflexes trop passifs
C’est pas tout de suite que je serai catarrheux :
Ca prend du temps d’être plus vieux
Lilian
When I get older (7) - par Brigitte F.
When I get older… many years from now, disaient-ils.
On y est, on est Older tout à fait, on a encore des cheveux, mais aussi déjà des douleurs par ci par là… on se dit qu’il faut encore travailler, mais s’enfuir vite avant que les politiques n’inventent le labeur à vie.
Et… alors le temps s’ouvrira où on aura du temps
Le temps de partir, loin et près, longtemps ou pour quelques jours, n’importe où, n’importe quand, qui sait, avec n’importe qui
Le temps de sombrer dans le prochain Winckler sans culpabiliser parce qu’il y a tout de même quelques urgences (Tu n’as rien d’autre à faire ?, disait ma grand-mère quand elle me voyait un livre à la main) Virginia W. et les américains aussi… en version originale, gymnastique cérébrale, tentative contre menaçante décadence de la mémoire.
Le temps de lire La Recherche, enfin, en entier, dans les beaux volumes Pléiade achetés il y a tant et de relire Flaubert ou Balzac, Zola ou Stendhal, voire de se plonger enfin dans Tolstoï et Dostoïevski, ou
Le temps d’écouter, plus seulement entendre
Le temps de regarder les petits grandir, paisiblement, sans hâte
Le temps de leur dire des histoires, le temps de leur montrer les saisons
Le temps de marcher moins vite en espérant aller tout de même aussi loin, aussi haut, puisqu’on aura le temps
Le temps de voir, revoir, voir, revoir, tous les films ratés ou aimés, les nanars et les polars, les d’amour et les de guerre, les à rire ou à pleurer, les autres aussi
Le temps de dormir au gré du besoin
Le temps de se dire qu’on a le temps, que rien ne presse plus vraiment
Et puis après, le temps d’en finir, de fermer les portes et fenêtres, de s’éloigner.
On y est, on est Older tout à fait, on a encore des cheveux, mais aussi déjà des douleurs par ci par là… on se dit qu’il faut encore travailler, mais s’enfuir vite avant que les politiques n’inventent le labeur à vie.
Et… alors le temps s’ouvrira où on aura du temps
Le temps de partir, loin et près, longtemps ou pour quelques jours, n’importe où, n’importe quand, qui sait, avec n’importe qui
Le temps de sombrer dans le prochain Winckler sans culpabiliser parce qu’il y a tout de même quelques urgences (Tu n’as rien d’autre à faire ?, disait ma grand-mère quand elle me voyait un livre à la main) Virginia W. et les américains aussi… en version originale, gymnastique cérébrale, tentative contre menaçante décadence de la mémoire.
Le temps de lire La Recherche, enfin, en entier, dans les beaux volumes Pléiade achetés il y a tant et de relire Flaubert ou Balzac, Zola ou Stendhal, voire de se plonger enfin dans Tolstoï et Dostoïevski, ou
Le temps d’écouter, plus seulement entendre
Le temps de regarder les petits grandir, paisiblement, sans hâte
Le temps de leur dire des histoires, le temps de leur montrer les saisons
Le temps de marcher moins vite en espérant aller tout de même aussi loin, aussi haut, puisqu’on aura le temps
Le temps de voir, revoir, voir, revoir, tous les films ratés ou aimés, les nanars et les polars, les d’amour et les de guerre, les à rire ou à pleurer, les autres aussi
Le temps de dormir au gré du besoin
Le temps de se dire qu’on a le temps, que rien ne presse plus vraiment
Et puis après, le temps d’en finir, de fermer les portes et fenêtres, de s’éloigner.
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