samedi 2 janvier 2010

Out of the Past (10) - par Jérôme

Chère toi,

Je pensais être revenu de l’amour et de l’amitié, seulement tu hantes toujours mes songes.

Notre histoire a cessé voilà bientôt 16 ans, colère et frustration ne sont plus que regrets, mais internet m’offre la chance de m’excuser, à défaut de te retrouver.

Nous avons beau être de la même année, je n’étais pourtant qu’un petit garçon au moment de notre relation, incapable de comprendre tes soucis de jeune adulte, à mille lieues de tes préoccupations de femme et à des années lumière de tes désirs.

Immature, incapable de faire des concessions et ne voulant pas renoncer à mes rêves, je n’étais tout simplement pas à la hauteur !

Je ne te méritais tout simplement pas et étais alors trop borné pour comprendre que ma stupidité mettait en péril notre couple, aveuglé par un égocentrisme tellement commode pour fuir toute forme de responsabilité…

D’ailleurs, je t’en ai voulu… longtemps, à tel point que le réveil (si tardif) fut extrêmement douloureux, quoique salvateur.

En effet, mes échecs, rendez-vous manqués, mauvais choix et déceptions, ainsi que les hémorragies lacrymales qui s’en suivirent, ont (enfin) fini par me faire intégrer la réalité.

Mais depuis quelques années maintenant, je vis avec le remord de pas avoir fait les efforts que tu méritais et de ne pas avoir tenu compte de tes conseils avisés, tout comme de tes nombreux avertissements.

Notre première nuit ensemble, intégralement passée à discuter, reste la plus belle de toute ma vie et les quelques merveilleux jours qui ont suivi (ceux d’avant nos disputes), ponctués de rires et de tendresse, constituent désormais de beaux souvenirs.

Y repenser fait mal, mais pour rien au monde je ne voudrais perdre cette douleur, car celle-ci contribue à me rendre meilleur !

J’aspirais à tant de choses dans la vie alors qu’une femme seule suffisait à la changer.

Tu étais celle-là, je t’ai mal aimé et tu t’en es (logiquement) allée.

J’espère que ton actuel compagnon, lui, comprend la chance qu’il a d’être à tes côtés et te présente, outre mes plus sincères excuses, mes meilleurs vœux pour 2010 !

Et qui sait : même si ce n’est qu’en tant que correspondante ponctuelle, peut-être aurais-je le bonheur de te voir revenir dans ma vie ?

Amicalement,

Jérôme