Décrire le désir d'écrire, comment faire? Le désir d'écrire, c'est les mots qui viennent tout bas (comme le dit ce cher formidable William Sheller). C'est aussi les mots qui parlent tout bas. Les mots vont et viennent (quelle chance ils ont de s'en laisser aller ainsi langoureusement) tout bas...
D'abord entre eux, ensuite face à nous, et encore ensuite face aux autres parfois. Ceux qui écrivent tout bas et rêvent tout haut d'un monde meilleur. Meilleur ou autrement. Autrement parce qu'on aimerait y montrer nos mots. On aime s'écrire, on aime aussi écrire en pensant à la terre ronde (à la terre verte). A la terre pleine de tous. J'aime parler aux gens. Mais souvent je n'ai pas le temps. Parce que j'aime bien les écouter avant tout. J'aime écouter et voir les gens vivants. J'aime lire leurs histoires. Et pour ma part, voilà désir de leur écrire...
J'aime écrire. La fascination des lettres. Enfant, alors que je jouais à écrire (sérieusement sur une feuille, assise droite sur ma chaise) et quand par un si heureux hasard, une crolle ressemblait à ce qui, je l'apprendrai plus tard, serait un g, un b ou un f. Et puis la fascination des mots. D'un mot plus un mot plus un autre et puis encore un autre. Et puis, les mots qui se mêlent, se rencontrent (qui s'entrechoquent aussi, dans ce cas, vive les parenthèses). Des phrases. Des phrases de mots qu'on aime lire. Et entendre aussi. J'aime les chansons en français, dans mes oreilles, je lis les phrases chantées. Ca m'arrive parfois d'avoir devant les yeux, un clavier imaginaire qui écrit les mots que j'entends. Et je me dis "Ah que j'aimerais l'écrire cette chanson"...
Sophie B