41 ans (et demi).
As-tu déjà publié des textes (publié : donné des textes à
lire à des inconnus via un éditeur, une revue, un site, un blog) ?
Un blog personnel tenu sur la période 2009-2011, quelques textes
et chroniques épars, un job de rédactrice sur la période 2000-2002 que je
faisais avec suffisamment de cœur pour qu’on y trouve une patte personnelle.
Les as-tu publiés sous ton nom ou sous pseudo ? (Il n'est
pas obligatoire de les donner).
La plupart du temps, sous pseudo : bonnie parcoeur
Si tu portes un pseudo peux-tu dire pourquoi et ce qu’il
représente pour toi ?
Je cherchais initialement un nom pour mon blog, et c’est une
amie qui l’a trouvé. Je n’étais pas forcément convaincue, mais avec le temps,
il s’est finalement imposé à moi, parce qu’il est raccord avec mon côté
frondeur et tempétueux. Plus qu’un pseudo, c’est devenu un avatar.
Combien de textes as-tu publié ? (préciser : poésie,
nouvelles, récits, articles, textes scientifiques, romans, etc. Ne donne pas le
titre, seulement le nombre approximatif.)
Une quarantaine de textes divers, et une nouvelle.
Quel genre de textes as-tu écrit sans jamais vouloir les faire
lire ?
Des textes écrits suite à des ruptures amoureuses, parce qu’en
pleine souffrance de cœur, on est souvent terriblement niais et premier degré.
Même moi, j’ai du mal à les relire. Je les trouve vraiment mauvais. J’ai moins
de pudeur sur les corps que sur les cœurs.
Quel genre de texte aimerais-tu écrire et publier ?
Un roman.
Si tu n’as jamais publié, peux-tu expliquer pourquoi ?
J’ai un tempérament perfectionniste, et une écriture qui se
déploie comme de la broderie au petit point. Je peux passer beaucoup de temps
sur une phrase, un mot, une virgule. Et je ne tiens pas la longueur avec un tel
rapport obsessionnel aux mots. C’est presque pathologique.
Quand as-tu commencé à écrire ? A quel âge ?
J’ai écrit des poèmes quand j’avais 10 ans, et très vite, je me
suis rendue compte de l’attention que je suscitais via ces textes. Notamment
auprès de mes professeurs, ensuite par l’impact de certains textes auprès
d’inconnus liés à l’écriture, à l’édition, et aux médias.
Y a-t-il eu une raison précise, un facteur déclenchant ?
Plutôt une aisance et une facilité avec la langue ; je me
souviens qu’à 3 ans, on me faisait réciter l’alphabet, ou de cette professeur
de collège qui louait mon don pour la ponctuation. Après, j’ai compris que ce
« don » me rendait « remarquable » au sens premier du
terme.
Qu’est-ce que tu écrivais au tout début ?
Des poèmes donc, à 10 ans. J’ai gardé le cahier. Une vieille
dame me surnommait à l’époque Minou Drouet. Puis, beaucoup de lettres d’amour,
très travaillées, que je considérais comme un exercice littéraire car je savais
que leur destinataire les apprécierait en tant que tel.
Sur quoi écrivais-tu ? (Ta main, un cahier, du papier
libre, un ordinateur… ?)
Dès que j’ai pu, sur ordinateur. Je joue beaucoup avec les mots
et les associations d’idées, donc la possibilité de revenir en arrière,
d’effacer, de reprendre est ma bénédiction et ma damnation, car j’ai aussi
l’impression de ne pas savoir écrire sur la longueur.
Est-ce que tu lisais beaucoup à cette époque ? Et quel
genre de livres ?
Je lisais beaucoup dans ma jeunesse, j’admirais les auteurs
anglo-saxons parce que, comme en matière de musique d’ailleurs, j’y retrouve
une énergie, une ironie et un cool qui me plaisent et dont j’aimerais me
rapprocher, sur la page et dans la vie. Et puis, Kundera, tout Kundera.
Qu’est-ce que le fait d’écrire t’apportait à
l’époque ?
J’aimais l’attention que je suscitais, qu’on me dise que
j’écrivais bien, que j’avais un style très personnel. Mes parents sont immigrés
et ont arrêté l’école à 10 ans, la capacité à maîtriser les idées par les mots
m’apportait une reconnaissance donc, mais aussi une revanche de classe.
Est-ce que tu faisais lire ce que tu écrivais à tes
proches ?
A mes amis, oui. Ma famille, non.
Si oui, comment est-ce que c’était perçu par ton
entourage ?
Mes amis ont toujours été très encourageants, très enthousiastes
à ce sujet. Je pense que j’en ai épuisé plus d’un, avec mes insécurités quant à
ma capacité à produire un manuscrit, un produit achevé. Un roman, quoi.
Quel est le premier texte que tu aies considéré comme
« achevé » ? (Ou dont tu te sois senti fier) ?
La nouvelle écrite à mes 28 ans. Même si elle est très
personnelle, donc souvent maladroite, elle a le mérite de la longueur,
justement.
A l’époque où tu as commencé à écrire, qu’est-ce que c’était
pour toi, un « écrivain » ?
Un être inaccessible et parisien, très étrangement (cf mes
lectures anglo-saxonnes), introduit dans une élite germanopratine, capable
d’écrire sur la longueur sans jamais douter, sans se retourner. Un être élégant
qui vit dans un autre espace-temps, dans le monde des idées.
T’es-tu jamais mis(e) à penser qu’écrire pouvait devenir ton
métier ? Si oui, quand et pourquoi ? Si non, pourquoi ?
J’ai eu une vocation de journaliste bridée par des parents
inquiets. J’ai été rédactrice web, puis intégré un média qui m’a permis de
rester proche du contenu. Du moins, j’en avais l’illusion, avant mon burn-out.
Je réfléchis actuellement à refaire de l’écriture un métier.
Aujourd’hui, quel genre de texte écris-tu ?
J’écris beaucoup de billets d’humeur et de traits d’esprit sur
facebook, qui ont souvent un excellent accueil. On me réclame souvent ce genre
d’exercice sur la longueur, dans un cadre plus ou moins romanesque. J’écris
parfois des chroniques.
Quel genre de livres lis-tu ?
Des romans contemporains, des biographies. Le burn-out a
fortement entamé ma capacité de concentration, le premier livre que j’ai réussi
à terminer pendant ma convalescence, c’était de l’ordre du miracle.
As-tu écrit aujourd'hui ? Si oui, décris ce que tu as écrit. Si
non, depuis quand n'as-tu pas écrit et pourquoi ?
J’ai écrit sur un site dédié, dailypage. C’est une façon de
désacraliser l’écriture, la délester d’un enjeu trop lourd pour mes épaules.
C’est de l’écriture automatique. Je reçois un mail avec le thème du jour, je
vais sur le site et j’écris ce qui me passe par la tête, sans chercher.
Depuis que tu écris, quel genre de texte (ou d’activité
d’écriture) t’a apporté le plus de satisfaction, de plaisir, de fierté ?
Etre capable de séduire un homme via une lettre ou même un texte
qui ne lui était pas spécialement destiné — ce qui est arrivé plusieurs fois
dans ma vie, à des âges divers — est une sensation assez unique. Séduction
personnelle, ou même professionnelle, d’ailleurs.
Depuis que tu écris, quelles ont été les principales
frustrations que t’ont valu l’écriture ?
Etre infichue d’écrire sur la longueur et de structurer une
histoire, avant tout. Aussi, la peur de blesser mes proches, qui ne sont pas
forcément sensibles aux ambitions artistiques. Avoir dépassé les 40 ans sans
réussir à écrire un roman ou un récit.
Ajoute une question à ce questionnaire et insère-la, avec ta réponse, là où tu en as envie.
Ajoute une question à ce questionnaire et insère-la, avec ta réponse, là où tu en as envie.
Dans quel contexte écris-tu le mieux ? Et au contraire,
dans quel contexte souffres-tu en écrivant ?
J’arrive à une forme d’état de grâce, quand je produis un texte avec
un but clair, et dont je sais qu’il sera lu. C’est peut-être pour ça que mes
lettres, ou plus modestement, mes publications facebook rencontrent un public.
Je souffre horriblement quand j’écris sans savoir où je vais.
As-tu un site/blog où l’on peut te lire ou, à défaut,
trouver les titres de tes textes publiés ? Si oui, veux-tu donner son nom
et indiquer par quel texte tu aimerais qu’un visiteur qui ne te connaît pas
lise avant tout autre ? Si tu préfères rester anonyme, merci d'avoir partagé.
Mon ancien blog (c’était à la grande époque
des blogs de fille, je me cachais derrière cette légèreté-là), toujours en
ligne : http://bonnieparcoeur.com/
Ce texte-ci a beaucoup plu : http://bonnieparcoeur.com/2009/07/26/but-seriously/
Pour lire la contribution suivante, cliquer ICI
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