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vendredi 16 juillet 2021

Merci à celles

Merci à celle qui, pour la première fois, me donna un baiser.

Merci à celle qui, pour la première fois, me donna le sentiment que mon corps n'était pas laid. 

Merci à celle qui, pour la première fois, me parla en égale. 

Merci à celle qui, pour la première fois, me dit qu'elle n'avait pas peur de moi. 

Merci à celle qui, un soir au théâtre, murmura C'était toi.

Merci à celle qui me proposa un soir de la suivre dans la grange, et que je n'ai pas osé rejoindre. Merci à elle de ne pas m'avoir fait la gueule le lendemain.

Merci à celle qui me choisit comme amant alors que je n'avais jamais encore été l'amant de personne.

Merci à celle qui, pour me faire comprendre que je lui plaisais, me déclara au bout de cinq minutes qu'elle prenait la pilule.

Merci à celle qui m'invita un soir d'été dans sa chambre d'Université et m'accueillit en disant : « Je t'attendais depuis trois ans. »

Merci à celle avec qui j'ai vu L'empire des sens et qui, la nuit suivante, m'aida à m'en remettre. 

Merci à celle qui fit route avec moi dans le brouillard et tenta de me faire comprendre que me marier à vingt-deux ans était une erreur.

Merci à celle qui m'a tant aimé alors que je venais de me marier, et qui m'aimait encore, trente ans et trois enfants plus tard. 

Merci à celle qui m'a soutenu sans condition quand j'ai décidé de changer de chemin. 

Merci à celle qui m'a maintenu la tête hors de l'eau pendant toutes les années où je me noyais. 

Merci à celle qui m'a prouvé que je pouvais aimer une femme éloignée. 

Merci à celle qui, depuis plusieurs années, est pour moi amante, partenaire, écoutante attentive et meilleure amie et pour qui je le suis, chaque jour, comme si ça ne faisait que commencer. 

jeudi 18 février 2010

Merci à la vie (Exercice n°10, 11) - par LyJazz



Merci à la vie

Parce que j'ai toujours pensé, au fond, que j'écrirais, que je pourrais écrire, quand et seulement quand j'aurais suffisamment vécu pour que mes expériences forment une sorte de terreau.
Me voilà à l'âge où j'ai assez d'années pour dire que j'ai de l'expérience (dans plusieurs domaines) et toujours envie d'apprendre et de m'améliorer, où je suis assez jeune pour avoir des enfants petits.
Très important les enfants. Pour la force de vie, pour la puissance, pour l'expérience quasi chamanique de la naissance et de la communication avec un bébé. Si, j'insiste, Me Badinter....
Bref, je me sens apte à écrire. Enfin. Faire prendre corps à ce rêve d'enfant. Me donner le droit. Légitimer cette envie. Laisser sortir les mots.
Merci à mes amis qui ont su me donner assez de confiance en moi et ma sensibilité, ma vision, ma façon d'agencer les mots, pour que je me sente apte.
Parce que, quand on parle d'écriture, c'est très souvent le trou noir chez l'interlocuteur, qui prend ça, au mieux, pour une loufoquerie, un pensum, un devoir scolaire, au pire comme de la pédanterie. Ou qui est de suite rattrapé par une incapacité, se sent inférieur. Ou qui ne comprend pas, qui ne lit pas. Qui peut être goguenard, méprisant. Jamais dans le bon mood, quoi. Donc, je n'en parle pas.
Maintenant je le fais.
Alors merci à Aigue Marine pour m'avoir dit « derrière ton objectif il y a une plume ».
Merci à Fab pour m'avoir dit «J'ai lu ton texte avec une émotion très particulière et étrange ! Tu as écrit précisément ce que j'ai moi-même ressenti, c'est comme si tu avais mis sur le papier les mots précis que j'avais dans la tête...
Wow !  si tu as encore des textes, je les lirais avec plaisir ».
Merci à Sophie pour m'avoir dit « ça me touche ce que tu as écrit. Il y a des personnes comme toi qui se doivent d'écrire, de continuer. C'est un texte que je garderais, et pourtant je fais beaucoup de vide, celui-là je le relirais. »
Merci à Marin de m'avoir dit qu'il adorait mon univers.
Merci à Mar(c)tin de nous donner cet espace, qui est devenu un morceau de mon tissage.
En fait j'aime les débuts. Celui-là me semble un bon début. Faudra que je trouve les ressources pour continuer. Je crois que je peux le faire.
Merci à ces écrivains qui m'ont formée et accompagnée.
Ella Maillart qui me guide toujours ….et c'est super je viens de trouver deux personnes qui l'aiment et la connaissent, c'est si rare !
Marguerite Yourcenar parce que Zénon est aussi mon guide. « Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur humain à la mesure de toute la vie. »
André Breton qui parlait et laissait parler si bien Nadja, dont je me récite souvent des passages. « J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre...  j'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin dans un monde où les battements d'aile de l'espoir immense... »
Haruki Murakami, Tarun J Tejpal, et tant d'autres !

mercredi 17 février 2010

Merci "Les gens d'ici" (Exercice n°10,10 ) - par Serge A.




Vers huit heures moins le quart il y a bien longtemps  mon père regardait L’homme du Picardie.
Puis, à cette heure c’est normal, la télé pendant longtemps nous avait servi de la soupe.
Merci à Antenne 2 en ce mois de septembre 1981
Une émission de télévision qui prend son temps.
Merci à Pierre Desgraupes pour ce petit quart d’heure quotidien à 19 h 45.
Une émission qui laisse la parole aux gens, sans les guider, sans les trahir.
Merci à Philippe Alfonsi, Patrick Pesnot et Antoine Gallien.
Une émission qui donne à écouter et à entendre, à regarder et à voir.
Merci à ces  gens de peu qui parlent.
Une émission qui nous parle de nous.
Merci à ces gens qui ont  tant des choses à dire.
Une émission qui respire le respect des gens…
Tout le contraire de la télé réalité et des talk show …
Merci la télévision pour nous avoir laissé entrevoir ce qu’aurait pu être une autre télévision.
Merci pour Les gens d’ici.

dimanche 7 février 2010

Merci les gens... (Exercice n°10, 8) - par Zelapin bis

Merci les gens, les gentils, les méchants, les autres aussi / exercice d'écriture n°10
(par zelapin)


Merci Pierre Desproges,
Greg,Jacques Bodoin (qui s'en souvient?)
Gaston Lagaffe et Franquin,
Spirou, Pilote, le Canard Enchainé,
Merci encore et toujours Gotlib,
C'est un vrai bonheur que de vous avoir eus pour éveilleurs d'humour.
(Même si c' était principalement comme lecture aux chiottes.)

Merci Mireille Mathieu, Michèle Torr et Jaïro de n'avoir jamais fait partie de la discothèque familiale,
Mon oreille est plus sûre, mon rythme moins hésitant
De ne vous avoir croisés que chez mes grands-parents,
Dans la petite lucarne, invités de Marithie et Gilbert Carpentier.

Merci aux vagues, au sel, aux dépressions,
Ici et très au sud, dans les Flandres et le froid,
Merci le vent d'avoir poussé mon aile
Et celles des autres avec qui c'était si bon d'être sur l'eau.

Merci à mon petit noyau (qui se reconnaitra)
Si dense, si lourd, si intense
Et si dur, mais tellement là,
Tellement mien, pour toujours. (je vous aime)

Merci les méchants, les cons, les pas sympa,
Grâce à qui je peux définir ce que j'apprécie, ce que je ne veux pas,
Pas être, pas faire, pas penser.
Vous avez autant le droit que moi de vous construire en négatif (mais pas uniquement).

En gros, merci à tout le monde,
Mais faut pas déconner,
Tout le monde n'est pas n'importe qui,
Pas les grands magouilleurs, pas les grands détesteurs,
Pas les spéculateurs, les lèche-bottes, les faux-culs,
Ceux qui ne doutent pas, qui savent d'où vient le monde,
Et où ça finira.

Merci.
Pardon.
S'il vous plait.
Bonjour.
Au revoir.
Adieu (et quand on ne croit pas, à/jenesaispas?).

vendredi 5 février 2010

Mercie Maman (Exercice n°10, 7) - par Salomé

Mercie, Maman pour le colier avec le scarabé bleu que tu m'as donner, s'est tré joli, mercie de penser à moi. Je t'aime maman. J'aispaire que ce nouvau meussieu est jantil avec toi et qu'il va te donné beaucou d'arjan comme ça tu poura m'acheté des chausure. Revien vite Maman je panse beaucou a toi. T'inquiette pas, je sé me débrouillé pour manger et le papa de Clothilde va m'amené à l'école et je serai sage. Je vé aussi prendre ton pull pour dormire et puis le scarabé et je maitrai la petite lumière et je vé bien fermer la porte. Mercie maman, je t'aime tré fort, je panse à toi pour tous l'or du monde. Sofia.

mercredi 3 février 2010

Merci Monsieur Gracq (Exercice n°10, 6) - par Laura

Merci Monsieur Gracq,

pour les émotions données à la lecture de vos livres

d’avoir ouvert un carrefour où poésie, géographie, histoire ont su se rencontrer et créer une littérature que l’on se plait à arpenter

pour ces Carnets du Grand chemin où je m’évade régulièrement

d’avoir eu les sens aux aguets et d’avoir su dans le regard que vous posiez sur le monde en donner son essence

pour ces romans envoutants où je suis allée errer

d’avoir été fidèle aux lieux, aux chambres vides, aux lisières, aux eaux stagnantes

pour les silences d’une vie qui vous appartient

d’avoir marché le long des eaux étroites, autour des sept collines, et sur les grands chemins

pour l’intensité révélée dans la densité de l’écriture

d’avoir fait de moi une lectrice nouvelle au travers de ces livres qui me sont autant de lettres par vous adressées et que je reçois comme une respiration

pour l’intégrité de l’homme que vous avez su être

d’avoir offert des seuils où se rencontrent les échos

mardi 2 février 2010

Merci la mer (Exercice n°10, 5) - par Jo Alouest

Parce que tu es belle, lumineuse et changeante.

Parce que c'est à ton contact que j'écris le plus librement.

Parce qu'il n'y à que lorsque nous sommes seules que je n'ai pas honte de chanter à tue tête.

Parce que depuis toute petite, c'est auprès de toi que je me sens le mieux, que je me sens vivre.

Parce que tu ne m'a jamais malmenée, même lorsque tu bouillonnais de colère, mais que je ne pouvais m'empêcher de te rejoindre.

Parce que tu n'as jamais cafté lorsque je filais en douce te retrouver, la nuit, pour m'endormir en écoutant ta berceuse lancinante.

Parce que sous la pluie, tu es drôle et brillante.

Et que sous l'orage tu deviens féérique.

Parce que tu es mon « autre mère », mon repère, mon oxygène, mon horizon.



Parce qu'où que j'aille, quand je te retrouve, c'est la première fois.

Parce que lorsque tu t'éloignes, c'est pour mieux revenir.

Parce que j'aime ta solitude.

Parce que quand je te rends visite avec les enfants, tu as toujours une surprise pour eux.

Parce que tu sculptes de jolies choses.

Parce que tu sais même adoucir les éclats de verre.

Parce que tu sens bon.



Parce que plonger dans tes rouleaux, ça me nettoie la tête de toute tristesse, de toute rancoeur.

Parce que j'adore faire la planche quand tu est calme et que seules tes vaguelettes décident de mon parcours.

Parce que j'aime observer les dessins que forme ton sel sur ma peau en séchant.

Parce que laisser glisser ton sable entre mes doigts en t'écoutant m'apaise.

Parce que j'aime te chercher des puces et jouer à celle qui saute le plus loin.

Parce que je raffole de tes poissons, surtout crus.



Pour l'ambiance de la criée.

Pour les couleurs des chalutiers.

Pour les colliers de coquillages et les galets.

Pour les falaises, les jetées, les dunes, les plages, les estuaires et les marais.



Pour les mouettes, les cormorans, les goélands, les albatros, les macareux, les pingouins, les sternes et les fous de Bassan.



Pour les bulots, les huîtres, les coques, les palourdes, les couteaux, les praires, les coquilles Saint-Jacques et l'encornet.

Pour les moules marinières, les éclades et les mouclades.

Pour les crevettes, les crabes, les langoustines et les homards.



Pour tes étoiles, les raies, le regard des dauphins, la beauté translucides des méduses.

Pour les couchers et les levers de soleil.

Pour les étoiles du ciel qui se reflètent en toi.

Pour tes vagues, tes algues, ton sel et tes grandes marées.



Mais aussi pour les châteaux de sable et pour m'avoir appris à nager.





Je voulais te dire « Merci ».

lundi 1 février 2010

Merci Seigneur (Exercice n°10, 4) - par Muchanuit

Merci Seigneur

merci seigneur
merci le père le fils et le saint-esprit
merci notre père qui êtes aux cieux
merci Maréchal nous voilà, que nous avons salué chaque matin dans la classe de madame Varot
que chaque matin madame Varot nous disait c'est le papa de tous les petits français
moi je l'avais mon papa
merci seigneur de m'avoir donné deux papas
des mamans pourquoi tu m'en as pas donné deux aussi
la deuxième aurait été encadrée à côté du Maréchal dans la classe de madame Varot
merci madame Varot
tu as dit merci au monsieur madame Varot? il faut dire merci au monsieur madame Varot
trop tard ?
jamais trop tard pour dire merci
moi je dis bien merci

merci seigneur
merci seigneur pour tout le mal que tu m'as fait
merci seigneur pour tout le mal que tu me fais
merci seigneur pour tout le mal que tu nous fais
merci seigneur pour tout le mal que tu nous feras
à nous pôvres pécheurs
aujourd'hui, demain et jusqu'à l'heure de notre mort
et in secula seculorum.

dimanche 31 janvier 2010

Merci, Docteur G. (Exercice 10, n°3) - par Marie

S., le 29 janvier 2009

Chère Dr G.,

Ma mère m’a annoncé votre décès lors de son dernier appel téléphonique. C’est ainsi que je suis tenue au courant des dernières nouvelles depuis que je vis à l’étranger : son cancer du sein, la naissance d’une nouvelle nièce, les fiançailles de mon frère... Cette fois-ci, entre le dernier exploit de ma filleule et la vague de froid qui s’abat sur la France cet hiver : « tiens, au fait, j’ai une nouvelle qui va sûrement te faire un peu de peine, et bien, tu sais, Dr G., elle est décédée, ça fait quelques semaines déjà, il faut dire, elle n’était plus toute jeune, elle était malade je crois...»

J’étais émue, comme si une partie de mon enfance disparaissait avec vous. Vous étiez malade ? Qui s’est occupé de vous? Vous qui avez consacré votre vie aux autres; vous, sans mari ni enfant, prenant soin de votre mère âgée, après vos interminables journées de travail ? J’aurais aimé à mon tour être votre médecin. Après tout, n’aurait-ce pas été le meilleur moyen de vous dire merci ?
Merci pour m’avoir donné l’envie dès mon plus jeune âge de devenir docteur. Enfant, j’étais fascinée par ces instruments insolites que vous sortiez de votre mallette lorsque vous veniez à la maison, et à peine étiez-vous repartie que je tentais à mon tour d’examiner la gorge de l’un de mes frères. Adolescente, je voulais devenir médecin généraliste, toujours à l’écoute comme vous, pour aller soigner chez eux la grand-mère, son fils et le dernier-né d’une même famille et les accompagner tout au long d’une vie. Plus tard, lors de mes premiers pas à l’hôpital, vous avez calmé des angoisses que peu de personnes autour de moi comprenaient. Merci.
Tout le monde ne vous appréciait pas autant, certains vous trouvaient parfois un peu dure. De temps en temps, le souvenir de vos années en Afrique devait vous faire trouver bien insignifiants certains soucis des cadres de notre banlieue favorisée de l’ouest parisien. Mais vous étiez toujours disponible et attentive quelle que soit l’heure ou le jour, compréhensive, sachant créer un apaisant climat de confiance, trouvant toujours un prétexte pour, sans l’humilier, ne pas faire payer une personne qui avait peu de moyens.
Lorsqu’à la fin de mes études je suis partie travailler dans un dispensaire en Afrique, c’était peut-être une façon de marcher dans vos traces.
Je ne suis pas devenue le médecin de famille que j’imaginais : je suis maintenant spécialiste à l’hôpital, mais dans mon domaine, le premier motif de consultation est la douleur et «mes» (comme si ils nous appartenaient !) patients souffrent de maladies chroniques qui m’amènent à les suivre de façon régulière, et donc tisser ces liens particuliers qui sont ma raison d’être médecin. Je suis encore jeune et quand par manque d’expérience je ne sais comment réagir dans certaines situations, je me demande «qu’aurait-elle fait ou dit ?»

Ma timidité m’a empêché de vous adresser ces remerciements de vive voix, mais vous étiez croyante et je suis sure qu’ils vous parviendront là où vous êtes maintenant; je vous entends déjà, gênée par votre modestie, me répondre avec votre rire franc «voyons, voyons, je ne faisais que mon travail...!»

Marie

samedi 30 janvier 2010

Merci Patricia (Exercice n°10, 2) - par Gilda

Bonsoir Patricia,

Si longtemps déjà que "People who knock on the door" est à mon chevet, à tous les sens du terme, et que je n'ose pas. 26 ans, je crois, bientôt 27. À l'époque, je n'imaginais pas qu'on puisse écrire à ceux qui écrivaient. Ma planète s'appelait banlieue et à peine Paris, mais seulement pour les cours, dormir et potasser. Ceux qui créaient les livres habitaient une autre galaxie. Il n'existait pas encore l'internet pour les communications interplanétaires. De toutes façons j'aurais craint de déranger. Je ne remercie pas mes parents d'avoir ajouté à une forme de timidité naturelle, trois surcouches (in)dé(lé)biles de principes d'effacement.

Il tombe que comme Arthur, j'étais quelqu'un qui étudiait sérieusement. Les étudiants sérieux ne sont pas du bois dont on fait ordinairement les héros de roman. Comme lui j'avais trouvé le grand amour du premier coup et qui m'avait quitté ainsi que le fait Maggie envers lui. Et une structure familiale qui présentait certaines similitudes, quoi que non religieuses, avec celle dont il souffrait. L'identification avait fonctionné plus qu'avec aucun autre. Au point de m'aider au plus noir du chagrin d'amour : oui il est normal de n'en plus pouvoir manger sinon de façon fractionnée, oui il est normal d'être à ce point abattu. C'était mon premier, je n'en savais rien.
J'ai acquis depuis une certaine expertise.

Ce n'est qu'à mesure que je m'approchais de l'écriture que j'ai compris combien au delà d'un récit et de personnages qui me tenaient à cœur, se trouvait une œuvre, un travail remarquable d'équilibre narratif. Cet art de distiller les quelques détails nécessaires à la vie d'une scène, jamais un de trop, le respect des personnages, jusqu'aux plus secondaires et qu'ils soient issus du quotidien et que ce soit ce qui advient qui mérite transmission. Et enfin votre humour à froid, jamais insistant.

Depuis fort longtemps je n'ai plus l'âge d'Arthur, mais ma vie n'est qu'un éternel recommencement, et je n'ai jamais su me départir ni de mon sérieux au travail ni de mon engagement profond dès qu'il s'agit de sentiments, alors je suis revenue vers lui souvent.
Ces derniers jours, j'ai dû à nouveau le retrouver. J'ai beau connaître à force certains passages par cœur (1), la magie opère : votre écriture possède l'efficacité calme qui fait qu'on y est.

Au fil des ans, à mesure que dans nos sociétés le conservatisme reprend le dessus le côté militant me séduit davantage. Pour ça aussi votre livre offre apaisement.
Il n'y a qu'au 11 septembre 2001 (2), à la mort de mon père, et quand l'amie, mon âme sœur, m'a quittée qu'il n'a rien pu faire. C'est peu en 26 ans.

Il était donc plus que temps que je vous dise merci. Je profite que ce soir un messager de luxe s'apprête à vous rejoindre pour le charger de transmettre. Je sais qu'il voudra bien. Mon «Shoe Repair» à moi s'appelle L'Attrape-Cœurs.

Be seing you
some grateful Gilda

(1) Hélas pour ma vie amoureuse.
(2) Vous n'étiez pas là, je vous expliquerai.

vendredi 29 janvier 2010

Merci Julien (Exercice n°10, 1) - par Tutim

Le 22 juin 2009,


Cher Julien,

Je me rappelle exactement de la première fois où j’ai entendu vos chansons. A cette époque, je me baladais toujours avec un sac à dos orange rempli de grands classeurs et des feuilles doubles à petits carreaux. Ce jour-là, j’étais à la Fnac pour acheter un manuel d’histoire et votre album était en écoute. Une histoire de parents que j’ai trouvée très drôle. Je suis repartie avec votre CD et celui de Carla Bruni. J’avais du flair. Elle est devenue Mme Sarkozy. Et vous, vous êtes devenu la mélodie de mes révisions. Et de la suite. Aujourd’hui, des années après, je vis dans un autre pays et je parle une autre langue. Ben, sur mon iPod, c’est encore vous.
Nous, on a l’impression bizarre de vous connaître. Et puis vous, vous connaissez simplement le public dans l’obscurité des théâtres, ses rires, ses phrases en l’air, ses applaudissements et ses remerciements rapides pour ceux qui attendent et vous rencontrent. Moi, devant vous, je me suis bien sentie bien cruche. Faut dire que je ne m’attendais pas à vous voir débarquer. J’ai pas vraiment cru les autres quand ils m’ont dit « mais si attends, il sort toujours. ». Alors quand je vous ai vu, tout sourire, j’ai perdu mes mots. J’ai oublié les jolis mercis qui s’étaient bousculés dans ma tête pendant toutes ces années. Je vous ai juste dit « je peux avoir une photo ? ». Alors j’ai préféré vous écrire pour vous dire le reste.
J’ai grandi avec votre musique. J’ai rêvé avec vos histoires. J’ai réfléchi avec vos paroles. J’ai rencontré vos personnages. Je les ai souvent vu se répondre sans s’entendre. J’ai écouté vos mots dessiner ces atmosphères serrées, ces moments privilégiés, ces aventures comme le quotidien. J’ai voyagé.
Je vous ai écouté sur mon discman en prenant de grandes décisions. Et puis, il y a eu les fois où je m’endormais, où je lisais, où je regardais les visages bleus incandescents en filant à travers la nuit dans le métro aérien, les fois où je déambulais, les fois où j’étais pressée. Et puis il y a eu les fois où j’ai écrit. Ecrit. Ecrit. Pendant tout ce temps, le rythme de vos mots, la justesse de vos formules et l’éclat de vos décors ont tournoyé autour de moi.
Vous touchez d’un doigt délicat l’enchanté du quotidien. Vous êtes très drôle mais vous n’êtes pas de ceux qui ont besoin de se moquer pour amuser. Non, vos mots à vous observent sans juger. Vous montrez l’absurdité des modes et la petitesse du trop.
Vous n’avez pas la folie des grands mots. Bien au contraire, vous semblez les aimer pour ce qu’ils sont et vous les choisissez avec humilité. Pour n’exclure personne. Pour offrir des tableaux pudiques et touchants.
Vous n’en dites pas trop. Et c’est certainement là votre plus grand talent. Vous jetez votre dévolu sur un détail ou deux qui parlent pour toute la scène. L’intonation de la mélodie donne le paysage. Et on y est. Oui, on y est tout à fait. A New York ou au Festival d’Avignon. Vous avez le sens de la mesure. Vous êtes précis sans avoir la prétention de vouloir couper court à l’imagination de ceux qui vous écoutent. C’est une générosité rare chez les artistes.
Et puis il y a d’autres choses.
Merci pour Tours en juin. On a vécu un moment de grâce.
Vos chansons me rendent heureuse. Alors, je me permets d’emprunter son expression à ce metteur en scène auquel vous faites si souvent référence, même si je ne prétends que de ma main, elle ait le même poids. Je voulais vous dire, Julien, vous êtes un chanteur très bien.

jeudi 28 janvier 2010

"Merci" (exercice d'écriture n°10) - par Ornella N.

Les mots se bousculent.
Vous voudriez lui dire.
Pourquoi il/elle vous inspire.
et pourquoi vous l'admirez.
Comment il/elle vous aide.
Le/la remercier.
Un peu pour tout.
Vous vous décidez à lui écrire.
Vous n'aurez peut-être pas de réponse.
Mais ce n'est de toute façon pas ce que vous attendez.
Vous vouliez seulement lui dire.

Ornella


PS : Taille maximum : 3000 signes
Date limite de remise : 7 février