samedi 5 septembre 2009

"Si tu gagnais un milliard, tu continuerais à écrire ?"



C'est juste que tout à l'heure, mon plus jeune fils m'a demandé : "Ton dernier livre, c'est Le Choeur des femmes, c'est ça ?" J'ai répondu par l'affirmative et comme il me demandait si j'allais en écrire un autre j'ai précisé : "C'est mon dernier livre en date..." J'imagine qu'il se demandait si, une fois que je vais me mettre à enseigner, je vais continuer à écrire des livres. Et bien sûr la question ne se pose même pas. J'ai toujours deux, trois, dix livres en tête. Ca fait partie de ma vie, d'écrire. Même si ça contribue à faire vivre ma famille, a conditionne toutes mes relations aux autres, depuis toujours ou presque. 

Quand il m'a entendu répondre que j'écrirais d'autres livres, un de mes jumeaux a demandé : "Mais si tu gagnais un milliard avec ce livre-ci, est-ce que tu continuerais à écrire ?" J'ai répondu bien sûr. Je ne cracherais pas sur le milliard mais ça n'y changerait rien. Je n'écris pas pour devenir rentier ni parce que je veux m'offrir un yacht ou une maison de trente pièces. Je n'écris pas non plus pour être admiré ou devenir important. J'écris parce que ça m'aide à faire face à ma tristesse, à ma colère, à mes inquiétudes, au heartache que j'ai de temps à autre (et en ce moment-même, d'ailleurs, depuis quelques jours).

Et là je me rends compte que ce blog est en train de devenir mon journal intime, celui que j'ai commencé à 14 ans. A ceci près (et ça n'est pas un détail) que personne n'avait accès à mon journal (j'offrais mes nouvelles, je ne faisais pas lire mon journal) et que tout le monde (enfin, celles et ceux qui ont envie d'y venir) peut lire ce blog.

Avoir un heartache, ça m'a toujours fait écrire. L'écriture est ma trinitrine.

7 commentaires:

  1. Emmanuelle Mignaton6 septembre 2009 à 06:50

    Je me souviens de ce texte magnifique sur votre site, particulièrement de la comparaison de l'écriture avec les autres formes d'art.

    Vous écrivez pour faire face à votre tristesse, à votre colère, à vos inquiétudes dites-vous. Le miracle, c'est que ce que vous écrivez intéressent et aident surtout vos lecteurs(trices). J'écris aussi pour faire face à ma tristesse (la colère, non, je la parle ma colère, ja la crie je l'écris peu), mais je n'ai pas votre talent et votre capacité d'analyse, là, est toute la différence. Et, ne nous leurrons pas, votre capacité de travail.
    Vous êtes précieux, si si je vous assure, beaucoup de personnes que je connais le pensent sans vous le dire, ne laissez personne vous dire le contraire.

    RépondreSupprimer
  2. Merci Martin de nous donner ce privilège.

    RépondreSupprimer
  3. C'est moi qui me sens privilégié : je peux publier, mes livres sont lus, mes lecteurs/trices m'écrivent... Merci à vous !

    RépondreSupprimer
  4. Décidément, vous m'épatez!!!Non seulement vos livres sont passionnants, mais en plus ils sont excessivement bien écrits (ce qui dans la masse de production actuelle devient rare : on a parfois de l'intéressant, parfois du pas mal écrit, mais la conciliation des deux est moins évidente!); je viens de finir Le Choeur des femmes, et encore une fois, bravo. Là, je me dis qu'il faut que j'approfondisse le sujet "Winckler", je bascule donc sur votre site (comme les bouquins, je me régale). Et j'atterris sur ce blog, et une fois de plus, force est de constater que c'est du même niveau, c'est-à-dire aussi humain qu'intelligent. Je n'ai pas le profil fan, je n'ai jamais écrit à qui que soit, mais là, vraiment, il fallait que je vous le dise! Merci.

    RépondreSupprimer
  5. Merci beaucoup. (Le rouge de la confusion me monte au front.)

    RépondreSupprimer
  6. J'avais adore l'article sur votre site. Et j'aime aussi beaucoup ce billet. Je vous comprends bien. Et on est ravis de savoir que vous ne vous arreterez pas d'ecrire !

    RépondreSupprimer