jeudi 2 décembre 2010

Comment j'ai gagné ma vie (en/d')écrivant, 4


4e épisode : Séries en famille  (1993-1996)

En 1993, lorsque j’ai quitté mon cabinet médical et me suis mis à écrire et traduire pour gagner ma vie, je vivais avec MPJ au rez-de-chaussée d’une grande maison en partie désaffectée (le premier étage était inoccupé). Nous avions un poste de télévision mais l’antenne de toit ne donnait que des images floues et le contenu des chaînes, pour tout dire, ne nous intéressait pas beaucoup. Nous avons investi dans un excellent magnétoscope multistandard. A l’époque, lorsque j’allais à Paris, je passais toujours du temps dans le rayon films la Fnac de la rue de Rennes ou du magasin Virgin des Champs-Elysées. Quand nous n’étions pas trop fauchés, j’achetais des classiques du cinéma américain en VOST et, parfois, des films importés, en PAL ou en NTSC.

Je n’ai pas de goût particulier pour les produits de luxe, sous quelque forme que ce soit. Les voitures ; les vêtements, chaussures et montres de prix me laissent indifférent ; je ne pratique pas de sport coûteux et je préfère un bon film ou une soirée chez des copains à un repas dans un restaurant coté - et, depuis que je vis avec MPJ, je mange très bien sans avoir besoin de partir de chez moi. Mes seules luxes, depuis bientôt vingt ans, sont mes outils de travail : les livres (beaucoup de livres), les cassettes puis les DVD et les ordinateurs avec lesquels j’écris. Depuis mon arrivée à Montréal, mon ordinateur principal était jusqu’ici l’IMac qui se trouve à mon bureau, au CREUM. Chez moi, je bossais jusqu’à ces dernières semaines, sur un minuscule PC portable, auquel j’avais ajouté un clavier et un grand écran. Comme j’ai reçu récemment la deuxième  partie de mon à-valoir pour Les Invisibles, je me suis résolu - non sans une forte pression de MPJ - à acquérir… un IMac identique à celui du bureau. (Ca me fait penser qu’il faudra que je raconte comment je suis passé des PC au Mac, mais c’est une autre histoire.) Et, bien sûr, j’ai commandé des livres et des DVD. Ce matin, au CREUM, un paquet m’attendait. Il contenait trois livres (The End of Eternity d’Isaac Asimov, que je voulais relire en anglais quarante ans après l’avoir lu dans la collection Présence du Futur, chez Denoël ; Sperm Wars de Robin Baker et The Red Queen de Matt Ridley, deux livres sur l’évolution de la sexualité) et le DVD de Castle, The Complete First Season – série de comédie policière comme on en faisait dans les années 40, en France aussi bien qu’en Amérique.

Toujours est-il que pendant les années où nous avons vécu, au 109 de la rue Ambroise Paré au Mans, dans une maison qui plus tard disparut avec le petit parc et les potagers entre lesquels elle était plantée, nous n’avons pas regardé la télévision. Nous regardions des films – et nos enfants ont pris l’habitude de regarder des VOST plutôt que des films doublés (ce qui ne les empêche pas de garder un faible pour la VF de The Princess Bride - Tiens ! encore une anecdote qu’il faudra que je raconte - ou celle de Retour vers le Futur). Lorsque je me suis mis à travailler à la rédaction de Mission : Impossible, dont j’ai parlé dans l’épisode précédent, j’ai bien sûr revu toute la série, grâce aux cassettes de mon co-auteur, Alain Carrazé, qui avait tout enregistré lors de la rediffusion en boucle sur La 5, chaîne franco-berlusconienne des années 80, puis sur M6, qui l’avait reprise.
Par l’intermédiaire de PJ et Hélène Oswald, j’ai également rencontré un autre critique de séries, Christophe Petit. Rémois d’origine, Christophe y avait créé et y animait ce qui restera la première (et sans doute la meilleure) revue consacrée aux fictions télé : Génération Séries. Il publiait avec une rigueur, une obstination et un dévouement extraordinaire, malgré les difficultés qu’il rencontrait, des actus, des dossiers sur des séries anciennes et nouvelles, des guides d’épisodes, des interviews de comédiens et de producteurs aussi bien français que britanniques ou américains.  Dès qu’on s’est rencontrés, on est devenus amis. Je me souviens être allé chez lui, peut-être après la présentation du livre dans une librairie rémoise, et avoir vu, sur ses étagères, les cassettes de la série Star Trek The Next Generation (ST:TNG, 1987-94). J’étais un fan de la série originelle, et je ne connaissais pas cette première spin-off, dont les vidéos commençaient à être disponibles en version PAL, en Grande-Bretagne. Très généreusement, Christophe m’a proposé de me les prêter. J’avais bien fait d’acheter un magnétoscope multistandard !

Pour MPJ et moi, mon entrée dans le monde des séries reste intimement lié à l’arrivée des jumeaux, nos premiers enfants ensemble. Quand ils sont nés, fin 1993, Mission : Impossible venait d’être publié. Au cours des mois suivants, quand ils se réveillaient la nuit, pendant que MPJ donnait le sein à l’un, j’allais donner le biberon à l’autre (et m’endormir) devant un épisode de ST:TNG. Et d’un point de vue général, l’écriture des livres consacrés aux séries par 8eArt reste lié à nos enfants plus grands. L’été où je finissais l’écriture de Mission : Impossible, nous devions partir passer une semaine en Bretagne, les cinq enfants, MPJ enceinte des jumeaux et moi, avec le C25 à 9 places que nous avions acheté d’occasion, dans une maison de vacances qu’on avait promis de nous prêter. Au dernier moment, les personnes qui nous l’avaient promise (de manière un peu inespérée et, somme toute, peu fiable) nous ont appelés pour nous dire qu’elle n’était plus libre. Nous n’avions pas les moyens de louer une maison de vacances. Nous étions coincés chez nous. Le coup était rude, d’autant que nous avions réussi à grand-peine à négocier avec nos ex  respectifs pour que cette semaine familiale coïncide avec les vacances de MPJ qui, travaillant dans un bureau de la communauté urbaine, ne choisissait pas ses dates. Pour occuper de manière constructive nos cinq monstres (les quatre plus vieux avaient à l’époque entre 12 et 10 ans, et le cinquième quatre), j’ai mis à profit le travail que je venais de faire sur Mission : Impossible en écrivant un épisode inédit. Les enfants connaissaient la série, bien sûr : je l’avais regardée suffisamment avec eux pour qu’ils en aient saisi les ressorts, les figures imposées, les moments charnières. Et par bonheur, ils pouvaient, à eux cinq, reconstituer le casting originel ! Mélanie devint Cinnamon, Pierre devint Jim, JB devint Rollin, Thomas devint Barney, Paul devint Willy. J’écrivis avec eux Mission : Impossible, Junior et, grâce à une caméra vidéo prêtée par des amis, cela devint un court-métrage de 20 minutes dans lequel je joue… le rôle du villain.

La relation étroite entre nos enfants et mon travail sur les séries ne cessa pas là.
Fin 1993, juste avant la naissance des jumeaux, MPJ et moi nous étions mis à la recherche d’une maison assez grande pour accueillir une famille de neuf personnes. Nos aînés ne vivaient pas toujours avec nous, mais ils passaient toujours leurs weekends et la moitié des vacances chez nous ensemble (c’étaient eux qui l’avaient demandé, d’emblée) et nous savions qu’ils finiraient par grandir. Au 109 rue Ambroise Paré, ils cohabitaient dans une grande pièce-dortoir où Mélanie avait un lit et un coin à elle, et les quatre garçons des lits superposés. Mais quand ils seraient adolescents, nous savions qu’ils auraient besoin d’une chambre individuelle. Nous cherchions donc une maison suffisamment grande pour que chacun ait sa chambre. Après avoir visité un grand nombre de logements qui ne correspondaient pas du tout à nos besoins (lesquels étaient pourtant très précis, mais on dirait que beaucoup d’agents immobiliers n’écoutent pas ce que les gens leur disent) nous avions fini par trouver, un peu par hasard, LA maison qu’il nous fallait. Elle avait un jardin pas très grand, mais assez ; beaucoup de chambres et un grenier ; et, au rez-de-chaussée, un petit bureau. Après l’avoir vu, MPJ et moi nous nous sommes regardés en disant : « Ca, ce sera le petit salon de télévision ». Des fauteuils (en particulier celui sur lequel nos enfants s’entassaient pour regarder The Princess Bride ou L’homme qui rétrécit) d’un côté, une télévision de l’autre, ça serait parfait.

Nous n’avons emménagé dans la maison qu’en juin 1994, avec nos jumeaux de six mois et leurs cinq frères et sœurs mais d’un seul coup, les relations avec la télévision ont changé.

Notre nouvelle maison se trouvait dans une rue câblée. Je me suis tout de suite abonné au fournisseur d’accès local, qui diffusait entre autres Canal Jimmy, Série Club et Téva, trois chaînes proposant en VOST des séries récentes de grande qualité. Depuis plusieurs années, Canal Jimmy (dont Alain Carrazé était conseiller aux acquisitions, il n’y a pas de hasard) était devenue la chaîne-phare en matière de séries. Après The Larry Sanders Show et Dream On, deux comédies produites par HBO, elle commença en juillet 1994 (au moment de notre installation !) la diffusion d’une série policière hors du commun diffusée par la chaîne américaine ABC depuis l’automne précédent : NYPD Blue (New York Police Blues). Quelques années plus tard, ce serait Jimmy encore qui ferait connaître My So-Called Life (Angela, 15 ans), Profit, Six Feet Under, The Sopranos à un public français encore vierge – mais je parlerai de ça plus tard.

Lorsque nous nous installons dans la nouvelle maison, les enfants se mettent à regarder ce que proposent les chaînes. Et à me le montrer. Chaque samedi, sur M6, ils regardent une série intitulée (en français) Code Quantum, que je trouve un peu gnangnan. J’en parle à Christophe Petit, qui m’explique que je me trompe, c’est une très bonne série, il faut que je lui donne sa chance (je dois à la vérité de préciser qu’il avait dû faire la même chose avec ST:TNG, car les deux premiers épisodes qu’il m’avait prêtés ne m’avaient pas convaincu ; heureusement, il avait insisté, et heureusement, je lui avais fait confiance). Christophe m’envoie plusieurs cassettes contenant les épisodes que j’ai ratés et je découvre que Quantum Leap (1989-1993) est effectivement une excellente série,  un peu desservie par sa VF, mais intelligente, drôle, émouvante et engagée. Grâce au prétexte du voyage dans le temps, le héros, Sam Beckett (le choix de son nom n’est pas un hasard) nous fait explorer sur un mode mêlant comédie et drame, à travers les yeux de personnages de tous les jours, l’histoire sociale et culturelle des Etats-Unis au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle, anticipant ce que fera dix ans plus tard sur un mode plus sombre l’excellente Cold Case (2002-2009). Grâce à mes enfants et à Christophe Petit, Code Quantum devient la première série contemporaine à laquelle je consacre un long article, publié par Génération Séries, et assorti d’un guide d’épisodes complet.

Pendant ce temps, à 8eArt, la lutte continuait. Avant la publication de Mission : Impossible, PJ et Hélène Oswald m’avaient invité à contribuer aux nouveaux ouvrages qu’ils préparaient avec les auteurs et complices habituels de la maison : Alain Carrazé et Christophe Petit, mais aussi Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret. Collègues et amis depuis fort longtemps, critiques et grands connaisseurs de la SF et du polar, Baudou et Schleret avaient déjà publié chez 8eArt deux ouvrages remarquables, et aujourd’hui encore inégalés dans la production éditoriale française : Meurtres en séries (1990), consacré aux séries policières et Les feuilletons historiques de la télévision française (1992). Baudou avait également signé, avec Philippe Ferrari, un ouvrage de référence sur la série britannique Destination : Danger (1991). En 1995, ils publieraient également le magnifique Merveilleux, fantastique et science-fiction à la télévision française. Entre temps, avec Alain et Christophe, ils préparaient quatre nouveaux volumes pour l’éditeur : Les Grandes Séries américaines (en deux volumes), britanniques et françaises. Le dernier volume, malheureusement, ne parut jamais en raison de la disparition de la maison d’édition 8eArt en 1996, mais je fus enrôlé pour participer aux trois autres.

Pendant les années 1993-1997, la critique de séries ne fut pas vraiment une activité lucrative. Les éditions Huitième Art vivaient mal, et lorsque les auteurs recevaient une rémunération pour leurs textes, ils étaient modestes. Nous le savions et l’acceptions car il n’y avait, alors, aucun autre endroit pour écrire des choses intelligentes sur un genre presque unanimement méprisé par la critique et la presse françaises.
Je gagnais essentiellement ma vie en traduisant (je l’ai raconté précédemment) mais passer sa vie à traduire des livres d’intérêt inégal n’a rien d’enthousiasmant. Regarder des séries (parfois avec mes enfants, parfois avec MPJ, parfois seul) pour en tirer des textes originaux, c’était à la fois une détente et un stimulus important. Je me souviens m’être un jour assis devant un épisode de ST :TNG et m’être senti coupable de regarder la série lorsque MPJ s’était mise à repasser derrière moi. Quand je me suis levé après avoir éteint la télé au milieu de l’épisode, elle m’a dit « Vous allez écrire quelque chose au sujet de la série, non ? » (Je devais, effectivement, écrire un article pour Génération Séries.) « Euh, oui… » « Alors, vous travaillez. Et moi, pendant ce temps-là, je fais de l’anglais. » (Les cassettes de Christophe étaient en VO non sous-titrée.) Et elle m’a obligé à m’y remettre.

Pendant ces années-là, pour mes collaborations aux trois volumes des grandes séries, j’ai revisité beaucoup de séries anciennes que je n’avais pas vues intégralement ou pas du tout (The Twilight Zone, The Outer Limits, Alfred Hitchcock Presents, The Wild, Wild West, The Man from U.N.C.L.E, Get Smart !, ) et des séries beaucoup plus récentes, datant des années 80 mais diffusées en France seulement depuis l’apparition du monopole de l’ORTF, après 1986 : Hill Street Blues, Wiseguy, Dream On, et bien d’autres.
Le fait d’être abonné à Canal Jimmy et Série Club m’a aussi donné accès, bien avant que les médias s’en entichent, à des séries qui restent méconnues, telles NYPD Blue et d'autres, qui furent déclinées jusqu'à la nausée, comme Friends (1994-2004).

Ce n’est pas une expérience banale d’avoir regardé Friends presque en direct, avec seulement quelques mois d’écart entre la diffusion aux Etats-Unis et la diffusion en VOST sur Jimmy.
La comédie de NBC a été la première à être diffusée simultanément sur cinq chaînes françaises au moins (Jimmy, Canal +, France 2, AB1 et RTL9 !). Elle a été aussi la première série à faire l’objet d’une immense popularité parmi les jeunes adultes, au point de donner lieu à des soirées spéciales dans des cafés ou des clubs. Elle a eu aussi l’honneur d’être la première série dont les cassettes vidéo se sont plus vendues en VOST qu’en VF, plusieurs années avant l’apparition et la démocratisation du DVD.

Lorsque Friends a commencé sa diffusion sur Jimmy en 1996, nos aînés avaient entre 13 et 15 ans et ils ont regardé la série assidûment, pendant ses premières années, puis de loin en loin jusqu’à la fin de sa diffusion, qui dura 10 ans.  C’est en entendant mes enfants dire, en revoyant un des premiers épisodes de Friends à l’âge adulte, que j’ai pris conscience d’un aspect que personne n’avait jusque là noté et souligné, du moins en France (j’aurais l’occasion de le faire dans des livres ultérieurs, au début des années 2000) : les séries télévisées, qu’il s’agisse des soaps de la journée ou des séries hebdomadaires du soir, sont les seules fictions dont les comédiens et les personnages vieillissent en même temps que leurs spectateurs. Il en résulte une connivence, une proximité et une familiarité qui ne peut découler d’aucune autre forme de fiction.

Une autre série, bien sûr, m’a totalement bouleversé quand j’en ai vu l’épisode-pilote, en 1995. Alain Carrazé, qui l’avait obtenu d’un de ses correspondants aux Etats-Unis, me l’avait envoyé en me disant que ça m’intéresserait sûrement et qu’il voulait savoir ce que j’en pensais.
C’était un téléfilm de 75 minutes (90 minutes avec la pub). Il commençait dans le noir. Au premier plan, un type allongé. Au second plan, une porte s’ouvre un peu brusquement et une infirmière apparaît. Elle harangue le type allongé, lui parle d’une patiente, s’en va. Elle revient quelques secondes (en réalité, deux heures) plus tard, pour lui dire qu’il doit se lever…
Ainsi commençait ER (Urgences, 1994-2009). Et cette série-là allait avoir une immense influence sur le roman que j’étais en train d’écrire.

(A suivre…)

Mar©tin


Bonus : Vous auriez aimé voir Mission : Impossible, Junior ? Mais il suffisait de le demander ! La vidéo a été remontée et remixée quinze ans après par "Rollin", devenu ingénieur du son et par Brice, compagnon de "Cinnamon" et monteur de formation. CLIQUEZ ICI. 

4 commentaires:

  1. Génial!(oui, c'est banal comme mot, bon...)
    Bon, je n'ai que ça à dire à 7h du matin, parce que là pas le temps, mais j'y reviendrais.

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  2. Merci, c'est toujours aussi bien !
    Juste une petite approximation que je relève :
    "...datant des années 80 mais diffusées en France seulement depuis l’apparition du monopole de l’ORTF, après 1986 : Hill Street Blues, Wiseguy, Dream On, et bien d’autres."

    Rappel des faits : l'ORTF a été découpé en plusieurs entreprises publiques (Télévision Française 1, Antenne 2, France Régions 3, Radio-France, Télédiffusion de France, Institut National de l'Audiovisuel, Société Française de Production) en 1974-75. Le monopole d'état sur la télé a cessé en France en 1984 avec la création de Canal +. La Cinq et TV6 ont été créées fin 85 ou début 86, je sais plus.

    Merci pour vos récits passionnants, même si on n'est pas obligé de partager votre enthousiasme qui semble systématique chez vous pour tout ce qui ressemble à un feuilleton. Il y a pas mal de séries moyennes, ou très inégales, dans tout ce que vous citez. Le mépris de principe que vous dénoncez justifie-t-il un enthousiasme quasi-automatique ? Bien sûr que non, et on en reviendra un jour, bien sûr.
    En attendant, continuez d'écrire ! Merci.

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  3. @Alexis. Les séries que je cite sont toutes (de mon point de vue) excellentes ou très intéressantes, et je l'ai indiqué dans des articles (j'ai écrit sur toutes, sans exception). Par principe, je ne cite pas les séries que je trouve moyennes ou médiocres. Mon enthousiasme est donc tout à fait précis, mais il se peut que j'apprécie des séries que vous-même n'appréciez pas. (Je serais curieux de savoir lesquelles, d'ailleurs... on pourrait en débattre !)

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  4. Bien sûr il y a des différences de goût, mais surtout de point de vue : certaines séries, comme certains films et certains romans (pas seulement les romans feuilleton) ont mal vieilli. Pour moi c'est le signe que ce n'était pas excellent (seulement intéressant).
    Je pense en particulier à "The Man from U.N.C.L.E." et "Alfred Hitchcock présents" qui, je le crains, ne peuvent plus être regardées que comme document historique. Exagéré-je ? Peut-être... (J'aimerais bien en revoir quelques épisodes !)
    J'ai revu il n'y a pas longtemps quelques épidodes de "The Wild, wild West" et j'ai été assez déçu. C'était intéressant mais pas excellent.
    Un exemple typique : j'ai revu quelques épisodes moyens du Prisonnier cet été (qui m'ont parus meilleurs que dans mon souvenir) mais il y avait une figure imposée dans chaque épisode ou presque : une bagarre à coups de poing, ou une sorte de poursuite. Cette bagarre ou cette poursuite ne servait parfois strictement à rien. Certes je me souviens que quand j'étais enfant j'étais content quand il y avait de la bagarre dans les séries pour pimenter un peu l'épisode. Aujourd'hui ça m'apparait comme un excédent de poivre !
    Tout ça pour illustrer cette idée : il y avait un manque de rigueur dans l'écriture et la mise en scène qui rend beaucoup de séries intéressantes mais jamais excellentes. Bien sûr c'est dû aux conditions de production, et c'est pareil pour certains romans-feuilletons (Les Trois Mousquetaires, le Bossu...). Mais c'est pas parce que ça a eu de l'influence et que était vraiment pas mal qu'on doit en oublier les vrais défauts quand ils sont flagrants.

    Mais dans ces objections je suis conscient de laisser libre cours à mon grand esprit de contradiction ! Sans contradictions on n'avance pas, et on risque de ne pas voir certaines choses.

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