Jour blanc.
Je me souviens de la couleur de mon premier vélo : rouge ; et de ta main qui ma guide.
Je me souviens de tes retours le soir à l’heure du diner et de ton vieux Peugeot jaune qui a fait tant de kilomètres. Je n’ai jamais su le conduire.
Je me souviens de la couleur de ta robe de chambre bordeaux dans laquelle je pouvais m’emmitoufler quand j’étais malade. Elle me donnait l’impression d’être un grand seigneur drapé dans un vêtement somptueux.
Je me souviens de l’odeur miellée du tabac brun que tu mettais dans ta pipe.
Je me souviens de la couleur terne de l’ennui des fins de semaine devant le poste de télévision et des après-midi à regarder des vieux westerns à tes côtés.
Je me souviens de la couleur de la jalousie quand tu caressais notre chienne qui partageait le canapé avec nous.
Je me souviens du vert du terrain de football où j’allais te chercher dans les gradins le dimanche matin quand le poulet était cuit.
Je me souviens de t’avoir trouve beau dans ton costume gris quand je t’ai dit adieu.
Je me souviens de ta présence, tu me manques, mes larmes coulent transparentes.
Nuit noire.
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