mercredi 9 décembre 2009

Petits poèmes à naître - par Yannick

A pas contés
A compter du premier jour
Un murmure, un clapotis, un frisson.
Au creux de la nuit, un être muet et sensible
S'achemine vers la lumière extérieure

De cet inspir, expir
Il nous livre une langue
Un souffle
Une âme.
Notre âme

Quelles sont les pensées
D'un enfant
Dans le ventre de sa mère ?

Ces touches impressionnistes
Librement inspirées
Vous livrent ce qu'humblement
Je crois avoir entendu
Le long de mon chemin en compagnie
De leur présence douce et rassurante


Il écoute sur Terre
le souffle des Anciennes
Et ses mères portent
Leur ventre en offrande


Je suis là pour voir
Dit l'enfant sage
Pour voir les oiseaux voler

Un voile de brume
Recouvre la Terre
Volutes sur l'étang

Les phrases du vent
Inscrivent le désert
Dans l'enfant qui sommeille
Lové sur le coeur de sa mère

Au centre de la femme
Un bouton de cristal
Un petale de vie
Un chant de liberté

Il va à la vie
Rire de son destin
Au creux de tes reins

Belle est ma mère
La Terre
Lorsqu'au fond de l'Arctique
Elle sourit de ses dix mille feux
Et sur mon corps ébauché
je sens son souffle ardent
je viens
Tout doucement

Le nacre de la conque
Dans le matin blême
Frissonne
Blanche comme l'écume

Ses longs doigts dansent la vie
Un tendre courant l'emporte
ReNaître aujourd'hui

Sur une nappe
En papier cloqué
le thé celeste fume

Les drapeaux de prière
parlent au temps
Et les âmes sourient.

Bonne journée et merci pour tout.
yannick


Note de M.W. : Yannick est sage-femme.

Quand je serai vieux (Exercice n°6) - par Ari Jardou

Moi,
Quand je serai vieux (et si j’y arrive)
Et si je peux encore écrire
Car je veux continuer d’écrire
J’écrirai.
J’écrirai
Tout ce qui me passera par la tête
Tant qu’il s’y passera quelque chose.
J’écrirai
Toujours
Et même après.
Même quand il ne s’y passe plus rien.
J’écrirai
A propos de ce vide
A propos de ce silence
Ou a propos de ce bourdonnement
Dans ma tête.
J’écrirai
Je ne sais quoi.
J’écrirai
Je ne sais pour qui pour quoi.
Mais j’écrirai
Pour ne pas
Crier mon Désespoir, ma Solitude, mes Souffrances.
J’écrirai
Car il va falloir
Que je tue le temps qui me reste
Avant qu’il ne me tue.
J’écrirai
Au Temps, au Vent, à l’Hiver et à l’Eté
Pour qu’il me tue
Alors qu’il me reste encore ma tête.
J’écrirai
Même si quelqu’un vient me retirer ma plume ou mon crayon.
J’écrirai
Avec mes doigts dans l’Espace.

Mon cœur se sera arrêté
Mes doigts écriront encore.
Et à leurs tours s’immobiliseront tel un Marin
Agrippé à son gouvernail
Dignement – Sombrant dans l’Océan – Faisant corps avec son Navire.

De cet Océan de l’Oubli et du fond même de la vase,
J’écrirai.
J’écrirai.
Et je ne cesserai d’écrire.
A tous ceux qui m’auront aimé
Et à mon sang et aux sang(s) de mon sang.
- Ari JARDOU (07 Décembre 2009 21h42)

J’ai toujours « écrisenvain ». Peut être que cette fois c’est différent.
(Je cherche un Facteur qui veuille bien porter ces écrits aux autres « Ecrivants » de ce blog).
Merci Docteur.