jeudi 1 avril 2010

Brève rencontre et plusieurs livres, dernière - par Martine B.


On a tous un jour ou l’autre des coups de blues. L’hiver en France a été long, le plus jeune de nos fils nous en fait voir de toutes les couleurs avec ses problèmes d’adolescent, il faut l’accompagner avec fermeté, avec  tact et humour également, afin qu’il ne se prenne pas au piège des comportements dits à risques. Or, le tact et l’humour me font cruellement défaut en ce moment.

Arrêt maladie. Le corps dit STOP parfois.

Repos forcé. Je ne parviens plus à lire ni à écrire. Il fait beau enfin, dans le jardin je regarde les crocus faner, les narcisses s’ouvrir, les bougeons sortir. Je me sens l’âme contemplative. Pendant une semaine j’apprécie de  passer mes  journées seule à la maison. Seule ! Le luxe absolu. Je comprends que le rythme qu’on m’impose ne me convient pas, que je souffre de mon boulot. Rien d’original, malheureusement.

Reprise du travail. Le blog comme sas de décompression. En général je me connecte dès que je rentre à la maison. Car même si j’ai du mal à écrire en ce moment, je lis tout ce qui est publié. J’aime ce sentiment de partage avec des inconnus. Des inconnus qui pour certains me deviennent presque familiers à travers leurs textes et/ ou leurs blogs. J’ai un instant songé à me rendre au salon du livre dans l’espoir de rencontrer quelques-un(e)s d’entre vous. Trop crevée, tant pis.

Ce mercredi allez savoir pourquoi, je visite le blog le matin. Un commentaire me réjouit. Chance inouïe, c’est peut-être la seule fois de l’année où je suis libre un mercredi après-midi. La suite, vous la trouverez dans les commentaires de ce post.

C’est  grâce à  un autre coup de pouce du hasard que j’ai rencontré Martin Winckler il y a quelques années. Un ami m’avait invitée à une conférence débat, j’avais accepté parce que J’avais aimé La Maladie De Sachs à la première lecture, et encore plus à la seconde. De ce jour là, je  me souviens entre une foule d’autres  choses d’une magistrale leçon sur l’art du suspense. Les Trois Médecins était en cours d’écriture et après nous avoir bien appâtés, Martin nous avait lancé : « Et maintenant, si vous voulez connaitre la suite, il faudra lire le roman ».  Aujourd’hui  je me dis que peut-être il ne la connaissait pas lui-même, la suite !  Cette rencontre  en tout cas avait déclenché chez moi, comme chez beaucoup d’entre vous, le désir d’écrire autre chose.

Ce mercredi  donc nous nous sommes rencontrés à nouveau. Nous avons parlé du blog, de romans parus  ou en préparation. Et me voilà à nouveau dans l’expectative. L’un des prochains romans de Martin m’intrigue et m’attire davantage que les autres. Good news, c’est le plus abouti apparemment. En partant j’ai acheté «l’Agrégé » de Bruno Schnebert (sans lire la quatrième de couverture…), je l’ai aussitôt commencé dans le bus. J’adore son humour caustique.
Il y a des rencontres avec des textes, avec des auteurs, qui sont des bouffées d’oxygène.

De même, j’ai vu récemment une pièce intitulée « SIMONE de BEAUVOIR, écrire pour exister » dans laquelle  Laure Mandraud a mis en scène  la relation épistolaire entre de Beauvoir et son « mari américain » comme elle aimait à appeler le romancier Nelson Algren.  A travers ces lettres c’est toute une époque que l’on revit, et un amour profond. Laure a réussi un tour de force. Ce spectacle rencontre un succès mérité et sera présenté à Avignon.

Aujourd’hui j’ai  de nouveau envie d’écrire.

Ecrire, à défaut de  changer de vie. Ecrire, pour changer sa vie.  

Martine B.