Si j'avais le cerveau branché sur un ordinateur (ou sur quelque chose d'équivalent, un convertisseur de voix en texte, par exemple), j'écrirais des nouvelles à partir de tout ce qui m'arrive, dans la réalité ou l'imaginaire.
J'écrirais l'histoire de cette femme âgée qui marchait à petits pas rapides pour attraper le bus devant moi (elle est descendue du 24 et a sauté dans le 165) ce matin.
J'écrirais l'histoire du garçon qui s'en allait à l'école avec des gants de cuir un jour où il faisait grand soleil.
J'écrirais l'histoire de la jeune femme assise au café qui n'arrêtait pas d'enlever et de remettre la jolie bague qu'elle avait à l'annulaire et regardait autour d'elle comme si elle attendait quelqu'un
J'écrirais l'histoire de l'homme qui chaque matin en passant devant une vitrine avait envie d'aller parler à la jeune femme assise derrière un ordinateur et n'osait pas entrer de peur qu'elle se sente harcelée.
J'écrirais l'histoire de l'homme qui, tous les soirs, faisait le ménage dans le bâtiment de l'université, et parfois y emmenait sa petite fille, et souvent trouvait un chercheur encore assis devant son écran à des heures où les bureaux sont vides et leurs occupants sont rentrés chez eux se nourrir ou passer la soirée en famille.
J'écrirais l'histoire de la jeune femme qui, tard le soir, mettait des photos en ligne et n'osait pas écrire.
J'écrirais l'histoire du chauffeur d'autobus qui avait toujours la même chanson en tête.
Et, toutes ces histoires, je les tisserais pour qu'elles se croisent.
Tissé par mille...
RépondreSupprimerJ'ai souvent rêvé, moi aussi, d'avoir le cerveau branché sur un enregistreur qui écrirait simultanément les histoires que m'inspirent "les petits riens" du monde qui m'entoure. A défaut, je trimballe toujours avec moi un petit carnet pour ne pas oublier une personne, un contexte, une parole, un détail, qui m'a aussitôt fait imaginer une histoire. Je perds beaucoup de choses car malgré les notes, la magie du moment s'est envolée mais il y a celles qui restent et à partir desquelles je me mets à broder une histoire. Mettre le nez dehors, c'est partir à la rencontre de l'infinité des mondes, découvrir que chaque individu est une somme de possibles.
RépondreSupprimerToutes ces histoires se tissent d'elles même puisque je les ai croisées au hasard de ma route. Source inépuisable d'inspiration, le commun des mortels en tant que tel, ils sont tous mes héros justement parce qu'ils n'en sont pas.
C'est la première fois que je m'exprime sur un blog, les sujets m'inspirent.
Ravie de vous retrouver.