"Je viens de terminer un roman."
Je me rends bien compte que cette
phrase, à elle seule, peut évoquer une flopée d’images, d’idées, de fantasmes et d'ambiguïtés.
La première chose qui me vient à
l’esprit, c’est l’image d’un type assis devant sa machine à écrire (une Underwood
s’il écrit dans un film des années 40 ;
une IBM électrique à boule s’il écrit son premier roman à la fin des
années 80), il tape sans cesse depuis trois semaines et enfin, il tape
« The End » sur la feuille, la retire du rouleau d’un geste euphorique
et la pose sur les feuilles déjà rangées à côté de lui sur la table en un
parallélépipède parfaitement lisse…
Ah, j’aimerais !
Dans ma réalité, ça ne s’est pas
passé comme ça.
Vous avez cinq minutes ? Alors, je vous raconte...
*
Sur le disque dur de mon ordinateur,
dans le dossier « Archives POL et littérature » et le sous-dossier « Abraham
et Fils » (c’est le titre du livre) je retrouve, daté du 10 juin 2002 [1] (oui, je suis aussi
surpris que vous, je ne pensais pas que j’avais eu cette idée il y a déjà
treize ans), un document « Abraham et Fils.doc » de quatre pages
qui commence de la manière suivante :
L’histoire du jour où tout a commencé
Je vais vous raconter l’histoire d’un père et
de son fils.
Je sais, c’est un sujet plutôt banal. Mais vous
m’avez demandé de vous raconter une histoire, et vous m’avez dit que je pouvais
choisir, alors je vous raconte celle-ci parce que je la connais bien et parce
qu’elle me tient à cœur.
Comme il faut bien commencer quelque part, je
vais commencer ici, dans la petite ville de Thuvieux, un beau jour de mai, au
début des années 60.
(…)
et se
poursuit par une liste de personnages :
L’instituteur
(l’école)
Le(s) fermiers (les
champs)
Le maire - La
secrétaire de mairie
L’employé de la
voirie
Le(s) gendarmes
La bibliothécaire
Le voisin d’en face
La gouvernante
La fille-mère
Le notaire
Le
chirurgien/accoucheur
… pour se terminer par une liste de chapitres/histoires à écrire :
L’histoire du jour
où tout à commencé
L’histoire de l’hôtelier
endormi (il ronfle, il fait un syndrome des apnées du sommeil).
L’histoire de la
poule unijambiste
L’histoire du
condamné à mort (Abraham lui-même)
L’histoire du
premier patient
L’histoire de la
cabine inoccupée
L’histoire de la
dauphine jaune
L’histoire de la
bonne à tout faire
L’histoire de la
visite de nuit
(…)
*
Le fichier suivant date de 2012. [2] Il s’intitule
« Abraham et Fils b.doc » C’est une reprise du premier, à laquelle
j’ai ajouté une troisième liste :
Une histoire de
sorcellerie
Une histoire de
"monde à soi" (Twilight Zone)
Une histoire de
mondes parallèles (Adam Strange)
Une histoire de
paradoxe temporel (Asimov ?)
Une histoire de
meurtre
Une histoire d'amour
Une histoire de
trahison
Une histoire de
dénonciation (pendant la guerre)
Une histoire
d'amitié
(…)
*
Le fichier suivant est un texte que j'ai écrit
le 17 novembre 2013, au fil du clavier, sans penser du tout à ce moment-là qu’il avait une relation
avec le projet initial. Il m'est venu "comme ça", et commençait de la manière suivante :
Bouledogue[3]
J’avais huit ans
quand j’ai fait la connaissance de mon père. C’est bizarre, je sais, mais pour
moi, ça s’est passé comme ça. Ce n’était pas notre première rencontre, ma mère
et lui m’avaient élevé depuis ma naissance mais, un peu avant que j’aie huit
ans, j’ai eu… un accident. Enfin, c’est ce que j’ai longtemps cru.
La première nuit que
je me rappelle, il faisait noir, je me suis réveillé en sursaut, je sentais que
j’étais dans un lit mais je ne savais pas où j’étais, j’ai eu très peur, je me
suis mis à pleurer. Quelqu’un a allumé la lampe, la lumière m’a fait mal aux
yeux et comme je n’y voyais pas plus, j’ai pleuré encore plus fort en me
cachant sous les draps. J’ai entendu un fauteuil grincer, deux pas dans ma
direction, des mains se poser sur la couverture et puis, après une sorte de
grognement que je n’ai pas compris, j’ai entendu une voix.
- Tout va bien, mon
fils, je suis là.
(...)
J'étais tellement troublé par ce texte (il ne fait que quelques pages, mais ça m'a beaucoup ému de l'écrire) que je l’ai envoyé à une personne de confiance en disant dans mon message :
« Le premier chapitre de quelque chose, je ne sais pas quoi encore.
« Le premier chapitre de quelque chose, je ne sais pas quoi encore.
Mais bon, c'est écrit. »
*
En janvier 2014, j’ai retouché le
document « Abraham et Fils B » pour en faire un chapitre
complet. Et, à ce
moment-là, à peu près, j’ai eu l’idée de combiner les deux textes comme s'il s'agissait de deux points de vue de la même histoire. Celui d’un narrateur non précisé (on ne
sait de qui il s’agit qu’à la fin du roman) et celui de l’enfant du
chapitre « Bouledogue ». En février 2014, j’ai "apparié" les deux , et j’en ai écrit un troisième, « Crocus », qui poursuivait la narration du premier.
*
Au printemps 2014, à l’occasion
d’un voyage en France, je suis allé passer un ou deux jours chez des amis à
Orléans. J’y ai découvert le CERCIL – le Centre d’étude et de recherche sur lescamps d’internement du Loiret. Je suis aussi allé me balader avec un de mes meilleurs amis deux ou trois heures à Pithiviers, la ville où j'ai grandi. Tout ça a stimulé ma réflexion sur ce que j’allais
faire de ce roman. Au mois d’avril, après mon retour à Montréal, j’ai écrit
un quatrième chapitre (intitulé « Jardin »). Puis plus rien pendant plusieurs semaines.
*
Au début de l’été 2014, je
termine un essai, intitulé Le patient et le médecin et je ne pense pas au roman. Mais je recommence à écrire des chapitres début août (« Le
Clocher » est daté du 1er Août) et j'ai continué pendant le mois de septembre, de manière très
régulière, à raison de cinq à six par semaine, parfois deux le même jour.
En septembre 2014, j’écris à mon éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens (à qui j’avais déjà parlé du roman en lui en faisant lire quelques
chapitres) :
Je suis en train
d'écrire "Abraham et Fils" et le projet devient plus ample que je
n'avais prévu initialement. (…) je
préfère prendre mon temps (comme vous me le suggérez toujours ; comme je suis
parvenu à me convaincre de le faire, faut croire que je fais des progrès).
Alors (…) ce sera pour plus tard (quand vous le jugerez opportun : si vous
préférez attendre début 2016, ça m'ira).
En Octobre, je me suis fait opérer d’une cataracte de l’œil gauche. Le droit allait devoir attendre le début de l’année suivante. Mais en sortant de l’hôpital Notre Dame, trois heures après y être entré, j’avais déjà un regard plus clair (sinon bifocal) sur le monde. Je me suis rendu compte que ma fatigue à lire et à écrire était beaucoup due à la cataracte…
En Octobre, je me suis fait opérer d’une cataracte de l’œil gauche. Le droit allait devoir attendre le début de l’année suivante. Mais en sortant de l’hôpital Notre Dame, trois heures après y être entré, j’avais déjà un regard plus clair (sinon bifocal) sur le monde. Je me suis rendu compte que ma fatigue à lire et à écrire était beaucoup due à la cataracte…
Au mois de novembre, à l’occasion du Salon du Livre, Paul O-L et Jean-Paul Hirsch, dynamique duo dirigeant de P.O.L, accompagnent à Montréal Emmanuel Carrère qui vient y présenter Le Royaume. Paul me demande où j’en suis. Je lui dis que j'avance.
(En haut à gauche, Paul. A droite, Jean-Paul. C'est à cause de la cataracte à l'oeil droit qu'on voit pas bien Jean-Paul. L'opération de la cataracte à l'oeil gauche m'a donné un coup de jeune. A Paul aussi.)
*
En mars 2015, quand je me rends à Paris, il me pose de nouveau la question, car il se demande si c’est un roman à publier en septembre ou en début d’année 2016. Comme j’ai bien avancé, je lui dis que je pourrais lui envoyer le manuscrit d’ici la fin du mois de mars ou la mi-avril. (Il faut dire aussi que je venais de passer avec des amis une fin de semaine épatante dans ma maison d’enfance, qui sert de cadre fantasmatique au roman. Ça m’avait beaucoup stimulé.)
Le projet avançait tellement bien
qu’il s’était amplifié : il n’était plus question d’écrire un seul roman,
mais quatre, qui suivraient la relation d’Abraham et son fils Franz à partir de
1963 et pendant les vingt années suivantes (au moins).
*
A mon retour à Montréal, je me
remets au travail. Et pour cela, je change d’outil
de travail. J’ai toujours écrit avec Word, mais j’ai acheté le logiciel
Scrivener, qui se révèle à l'usage extrêmement pratique pour écrire des textes longs, les
découper, les monter, les réassembler dans tous les sens. Il permet de
construire en même temps qu’on accumule les fragments. Mais aussi, par exemple de tout
examiner sur une sorte de « tableau de liège » sur lequel on étale les « fiches » contenant chaque chapitre. Bref, il a des tas de
fonctions très pratiques pour rédiger des textes longs. Et une fois qu’on a une
version complète, on peut tout reprendre dans Word pour le travailler « au
kilomètre ».
*
Le 6 avril, j'envoie à Paul la première moitié du roman. Le 19, je lui
envoie la fin. Il me renvoie très vite un message me disant qu’à son avis il y a quelques problèmes, le principal étant que la fin se « boucle » trop
vite. Je ne rentre pas dans les détails, mais on échange des courriels,
il m’appelle le jour même, et comme je respecte son point de vue je me range à
son avis ; le roman a besoin d’être retravaillé. Plutôt que publier en
septembre une version terminée trop hâtivement, mieux vaut que je laisse
reposer, que je prenne l’été pour rectifier ce qui n’est pas bien ficelé,
développer ce qui était trop hâtif, avec pour objectif de lui renvoyer le manuscrit en septembre, pour une publication en début d’année – janvier ou février 2016.
*
Mi-mai, Paul m’écrit pour me
demander comment je vais. (C’est un homme très délicat. Il n’abandonne jamais
les auteurs maison à eux-mêmes. Il reste présent, même quand on est de l’autre
côté d’un océan.)
J’allais bien, je réfléchissais.
J’allais bien, je réfléchissais.
J’ai passé plusieurs semaines à réfléchir à la structure du roman, en révisant la succession des chapitres et des événements.
*
Le principal problème était que
l’histoire centrale (la relation entre un père et son fils) était éclipsée, aux
deux-tiers du livre, par leur enquête parallèle sur un drame survenu en 1942.
Et la fin du roman, qui aurait dû revenir sur la relation père-fils, ne le
faisait pas. Or, c’est cette relation qui est le sujet du livre. L’enquête sur
le drame d’autrefois aurait dû servir à la faire évoluer mais, dans
la V1 du roman, ce n’était pas le cas. Je m’étais laissé distraire et entraîner
sur une autre voie, sans revenir sur mon projet initial. Ca compromettait non seulement l'équilibre du roman, mais aussi tout son propos.
En prenant du recul, il m’est apparu qu’il
manquait bien sûr des chapitres pour marquer ce retour au propos initial, mais
aussi pour indiquer quelle transformation s’était opérée entre les deux
personnages – et en particulier le « mûrissement » de chacun.
Un autre problème (qui m'agaçait depuis le début) était la question des patronymes. Il est toujours difficile de choisir des noms pour les figures qui habitent un roman. Pour certains, les noms étaient implicites (Hans Von Homer et Frank Roth portent ces noms en raison de leur origine...)
Un autre problème (qui m'agaçait depuis le début) était la question des patronymes. Il est toujours difficile de choisir des noms pour les figures qui habitent un roman. Pour certains, les noms étaient implicites (Hans Von Homer et Frank Roth portent ces noms en raison de leur origine...)
Dans les versions les plus précoces, « Abraham » était le nom de famille du père et du fils. Au bout de
quelques mois, c’est devenu seulement le prénom du père. Un temps, le roman s’est intitulé
« Karma et Fils », parce que, le fils se prénommant Franz, j’avais pensé que ça pourrait raconter l’enfance de Franz Karma, l’un des deux
protagonistes du Chœur des femmes. Mais
je me suis rendu compte que ça le « prédéterminait » à devenir ce
personnage-là à l’âge adulte, et je n’étais pas sûr de vouloir faire ça. Rétrospectivement, j'ai bien fait. Je n'aurais pas pu imaginer les romans suivants.
Finalement, j’ai décidé de les nommer Abraham et Franz Farkas, à cause de tous
les « a » comme dans Franz Karma ou Marc Zaffran. J’aime bien les
« a »… mais aussi du jeu de mot Farkas/Fracasse (comme le Capitaine...).
Pour les autres
personnages, j’ai décidé de procéder comme dans La Maladie de Sachs : je les ai puisés dans un
« corpus » de noms bien particulier. Renoir, Rosay, Blier, Barrault,
Noiret… Je pense que je n’ai pas besoin de vous expliquer lequel.
*
J’ai retiré du manuscrit deux
chapitres qui n’avaient pas leur place dans le récit (je les utiliserai plus
tard, probablement dans le roman suivant, Les
histoires de Franz), j’ai rédigé ceux qui manquaient, j’ai fait un peu de
« réorganisation » des chapitres existants (j'en ai coupé au moins deux pour faire deux chapitres distincts), et j’ai aussi changé le
« statut » narratif d’un chapitre important, pour en atténuer l’importance
sans le supprimer.
*
Le temps que je m'étais donné m'a également permis de rajouter tout au long du livre des éléments "contextuels" (sur les années soixante, la France gaullienne, les lectures de Franz) et d'étoffer des personnages qui, auparavant, n'étaient qu'esquissés. C'était d'autant plus important que, selon toute bonne logique, ces personnages reviendront dans l'un ou l'autre des romans suivants.
J’ai fini ma V2 fin août, juste
avant de m'absenter de Montréal pendant une semaine. Pendant ces huit jours j’ai relu
ma V2 imprimée et je l’ai corrigée à la main. Il y avait beaucoup de corrections à faire : on ne voit pas à l'écran tout ce qu'on voit sur un texte imprimé, en particulier des tas de tics d'écriture, de maladresses, de répétitions, de contradictions... Et aussi les "échafaudages" : le fait qu'un objet ou une idée porte au début du manuscrit un nom qui change et se "fixe" par la suite. (Dans le manuscrit de mon premier roman, La Vacation, Bruno Sachs se trimbale avec un cartable qui se transforme en sacoche. A la relecture, j'ai éliminé un des deux termes...)
*
*
Et voilà, j’ai
« fini ». Enfin, pas tout à fait. J’ai envoyé le PDF du roman à lire
à quelques amis qui me servent (intelligemment) de « bêta-lecteurs » ; certains me feront des remarques du style : « Tu écris ceci p 45 et p 229 tu écris le
contraire (ou quelque chose d’incompatible) ». C’est fréquent quand on
écrit un roman de 400 pages, on ne peut pas toujours être parfaitement cohérent
d’un bout à l’autre et je suis heureux que des lectures précoces me l’indiquent. Paul, lui aussi, doit m'en envoyer quelques autres.
Une fois toutes ces remarques
reçues et prises en compte, j’enverrai chez POL un manuscrit « finalisé ».
Je recevrai d’abord un texte « mis au format » et annoté par le correcteur, sur lequel il y
aura un certain nombre de corrections de style, mais aussi des indications
matérielles (quand changer de page, faut-il mettre ceci en italiques, quel
caractère voulez-vous pour ces extraits d’article de journal, tenez vous
vraiment à écrire « Tupéroire », etc…)
Lorsque j’aurai validé ces corrections/suggestions
ou maintenu mes petites lubies (Oui, je
veux qu’on l’écrive Tupéroire, pasque c’est comme ça que Claire le prononce,
nom d’un petit bonhomme ! – bon j’écrirai probablement pas « nom
d’un petit bonhomme »), le texte sera mis en page comme dans le livre, je
recevrai un « BAT1 » (bon à tirer 1) sur lequel j’aurai encore
probablement des corrections de détail, puis un BAT2 pour vérifier que mes
corrections et celles de l’excellent relecteur/correcteur de la maison ont été
reportées correctement. Entretemps on m’aura demandé de vérifier que le texte
de 4e de couverture (je l’ai écrit un peu avant d’envoyer la V2 à
Paul) est correct sur la maquette de la couverture. Et après ça, vogue la
galère !
*
Voilà ce que recouvre mon " Je viens de finir un
roman". (Oui ça m'a pris plus de cinq minutes à écrire. Et vous, à le lire ?)
Ce sera le quatorzième
(le quinzième en comptant L’affaire
Grimaudi, le roman collectif auquel j’ai participé en 1995). Et je suis bien content, allez ! Comme pour le premier. Comme pour les suivants. C'est toujours le même plaisir, comme la première fois. (Avec, en ce qui me concerne, l'absence d'attente anxieuse : je sais toujours, quand un de mes livres est achevé, s'il sera ou non publié. --- Oui, il m'est arrivé de terminer des livres qui n'ont pas été publiés ensuite. Mais je l'ai su tout de suite. Et je suis passé au suivant.)
A ce jour, le texte fait 132 951 mots et 737 500 signes - soit 490 feuillets de 1500 signes, répartis sur une centaine de courts chapitres.
En voici la quatrième de couverture :
"Printemps 1963.
Sur la Grand-Place de Tilliers-en-Beauce, une Dauphine jaune se gare à l’ombre
du monument aux morts. Ses passagers reviennent de loin. Abraham est médecin et
il cherche du travail. Son fils Franz n’a pas dix ans et aucun souvenir de leur
vie passée. Bientôt, ils emménagent dans une maison trop grande pour eux.
Ensemble et séparément, ils vont découvrir la France du Général, de la
télévision d’État, du Canard Enchaîné,
des commémorations et des secrets empoussiérés. "
Si tout se passe bien (touchons du bois), il devrait être publié au début de l'année 2016.
D'ici là, cet automne, surveillez la parution de "Crimes à la bibliothèque", nouvelle anthologie de nouvelles rédigée par un groupe d'auteurs québecois et dirigée par Richard Migneault (Lisez son blog !!!). Je suis honoré et heureux de faire partie de cette belle compagnie !
D'ici là, cet automne, surveillez la parution de "Crimes à la bibliothèque", nouvelle anthologie de nouvelles rédigée par un groupe d'auteurs québecois et dirigée par Richard Migneault (Lisez son blog !!!). Je suis honoré et heureux de faire partie de cette belle compagnie !
Bon, c’est pas le tout, ça ! Faut que j’aille écrire ma « déclaration d’intention » - un texte de présentation pour les libraires et la presse. Le travail d’un écrivant n’est jamais fini.
A bientôt.
Mar(c)tin
[1] Pour avoir la date de création du fichier, je suis
allé regarder dans les « propriétés » du document word. C’est très
pratique pour connaître non seulement la date de création mais aussi la
dernière date de révision. En l’occurrence, le document avait été créé le 10
juin 2002 et révisé pour la dernière fois un an après sa création, le 10 juin
2003. Les statistiques indiquent que j’ai travaillé 605 minutes dessus et qu’il
a subi 79 révisions – qui peuvent avoir été faites le même jour (je pense que
chaque enregistrement compte pour une révision, et j’enregistre dès que je fais
une pause) ou sur plusieurs semaines.
[2] Du 23
août, exactement. Il a subi 3 révisions, j’ai travaillé dessus 3 minutes.
Tu as terminé un roman.
RépondreSupprimerBientôt nous aurons l'émotion de découvrir en librairie un "nouveau winckler", de l'acheter et de ne pouvoir s'empêcher de plonger dedans immédiatement. Alors merci, d'avance, pour ces futurs moments passés à te lire.
Et bien maintenant évidemment, j'ai hâte de le lire !
RépondreSupprimerPassionnante genèse d'un roman, Marc. Loin du cliché de la muse, de l'inspiration et de l'écrivain. Mais plutôt du travail, des intuitions, des recoupements, des bifurcations, des détails techniques et concrets, des dialogues, des conseils, du temps...
RépondreSupprimerTrès hâte de le lire. Ces extraits, cette maison ont remué des souvenirs. Parce que cela m'a ému de reconnaître la Place du Martroi dans la 1ere phrase de ta 4ème, parce qu'il y avait cet exposé sur le camp que j'avais fait en troisième (en 1982 !) et que personne dans les rues de Pithiviers, hormis un vieux médecin, n'avait accepté de me répondre sur le sujet, parce que je me souviens d'un week-end dans cette maison il y a une dizaine d'années et que c'était un retour, parce que j'ai débarqué dans la même ville 20 ans après toi pour y passer une adolescence très différente de la tienne mais dans une maison qui était pareillement trop grande... C'est une expérience particulière de connecter quelques souvenirs et quelques lieux avec un romancier - mais bien entendu, cela ne fait pas de moi un lecteur privilégié, et encore moins un meilleur lecteur. Ecrire un roman, c'est bien sûr transposer et transformer. Tes souvenirs, cette matière première travaillée, et leurs émotions vont devenir ceux des lecteurs (je les souhaite nombreux !) plongés dans ton roman !
Merci de nous faire partager le côté technique de l'écriture d'un roman, c'est passionnant. Hâte de le lire!
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