« New York Central, vie et considérations de Marcial Schnaps. » J.F. Dos.
Publié dans l’indifférence en 1893, New York Central est le seul livre de son auteur. Dos disparaîtra un an après. D’abord célébré par d’obscurs cercles littéraires, le livre prendra de l’importance, jusqu’à devenir une référence majeure.
Pourtant rien ne le destinait à faire l’objet d’un tel culte. Sur plus de 650 pages, dans un style pompeux, Dos nous narre la vie de ce Schnaps, se résumant à un minuscule appartement crasseux, dans lequel il enchaîne des leçons de morale à un rat, des bouteilles de vodka frelatées, des lettres d’insultes à ses voisins, puis des jets nocturnes d’ordures dans Central Park. Le livre commence et finit sur cette activité. Entre temps : rien. Pourquoi perdre son temps à lire ce pavé grotesque ?
Dans son cours de littérature, Nabokov désigne le chapitre central du livre comme une des plus belle chose jamais écrite. De plus, ces 45 pages semblent être l’influence stylistique principale de la littérature de la deuxième moitié du 20ème siècle. Malheureusement, pour apprécier ce chapitre à sa juste valeur, la lecture entière du livre est indispensable. La richesse de ces pages ne s’exprime qu’au regard de cette vie nauséeuse et ridicule.
Thierry
Ah! Génial, superbe description d'un livre qui n'existe pas mais qu'on aurait bien envie de lire quand même! Surtout ces fameuses 45 pages!!!!
RépondreSupprimerje suis emballée par cette critique, je la trouve réussie, j'ai envie de lire le livre et d'autres critiques dans ce style.
RépondreSupprimerqu'en pensent les autres?
Commentaire sur "New York central, une critique de Thierry"
RépondreSupprimerIl faut ajouter que ces 45 pages germinales furent élégament pastichées par Georges Perec dans "Le voyage d'Hiver" (une nouvelle de 46 pages, écrite en 47 jours).