On a tous un jour ou l’autre des
coups de blues. L’hiver en France a été long, le plus jeune de nos fils nous en
fait voir de toutes les couleurs avec ses problèmes d’adolescent, il faut
l’accompagner avec fermeté, avec
tact et humour également, afin qu’il ne se prenne pas au piège des
comportements dits à risques. Or, le tact et l’humour me font cruellement
défaut en ce moment.
Arrêt maladie. Le corps dit STOP
parfois.
Repos forcé. Je ne parviens plus
à lire ni à écrire. Il fait beau enfin, dans le jardin je regarde les crocus
faner, les narcisses s’ouvrir, les bougeons sortir. Je me sens l’âme
contemplative. Pendant une semaine j’apprécie de passer mes
journées seule à la maison. Seule ! Le luxe absolu. Je comprends
que le rythme qu’on m’impose ne me convient pas, que je souffre de mon boulot.
Rien d’original, malheureusement.
Reprise du travail. Le blog comme
sas de décompression. En général je me connecte dès que je rentre à la maison.
Car même si j’ai du mal à écrire en ce moment, je lis tout ce qui est publié.
J’aime ce sentiment de partage avec des inconnus. Des inconnus qui pour
certains me deviennent presque familiers à travers leurs textes et/ ou leurs
blogs. J’ai un instant songé à me rendre au salon du livre dans l’espoir de rencontrer
quelques-un(e)s d’entre vous. Trop crevée, tant pis.
Ce mercredi allez savoir
pourquoi, je visite le blog le matin. Un commentaire me réjouit. Chance inouïe,
c’est peut-être la seule fois de l’année où je suis libre un mercredi
après-midi. La suite, vous la trouverez dans les commentaires de ce post.
C’est grâce à un autre
coup de pouce du hasard que j’ai rencontré Martin Winckler il y a quelques
années. Un ami m’avait invitée à une conférence débat, j’avais accepté parce que
J’avais aimé La Maladie De Sachs à la première lecture, et encore plus à la
seconde. De ce jour là, je me
souviens entre une foule d’autres choses
d’une magistrale leçon sur l’art du suspense. Les Trois Médecins était en cours
d’écriture et après nous avoir bien appâtés, Martin nous avait lancé : « Et
maintenant, si vous voulez connaitre la suite, il faudra lire le
roman ». Aujourd’hui je me dis que peut-être il ne la
connaissait pas lui-même, la suite !
Cette rencontre en tout cas
avait déclenché chez moi, comme chez beaucoup d’entre vous, le désir d’écrire
autre chose.
Ce mercredi donc nous nous sommes rencontrés à
nouveau. Nous avons parlé du blog, de romans parus ou en préparation. Et me voilà à nouveau dans l’expectative.
L’un des prochains romans de Martin m’intrigue et m’attire davantage que les
autres. Good news, c’est le plus abouti apparemment. En partant j’ai acheté «l’Agrégé »
de Bruno Schnebert (sans lire la quatrième de couverture…), je l’ai aussitôt
commencé dans le bus. J’adore son humour caustique.
Il y a des rencontres avec des
textes, avec des auteurs, qui sont des bouffées d’oxygène.
De même, j’ai vu récemment une
pièce intitulée « SIMONE de BEAUVOIR, écrire pour exister » dans
laquelle Laure Mandraud a mis en
scène la relation épistolaire
entre de Beauvoir et son « mari américain » comme elle aimait à
appeler le romancier Nelson Algren.
A travers ces lettres c’est toute une époque que l’on revit, et un amour
profond. Laure a réussi un tour de force. Ce spectacle rencontre un succès
mérité et sera présenté à Avignon.
Aujourd’hui j’ai de nouveau envie d’écrire.
Ecrire, à défaut de changer de vie. Ecrire, pour changer sa
vie.
Martine B.