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lundi 2 novembre 2009

Pourquoi écrire ? par Martine B.


Souvent, à ceux qui me demandent : « Pourquoi écrire, quand les journées sont déjà trop courtes pour tout y caser? Pourquoi écrire, il y en a tant qui le font mieux, à quoi bon balbutier dans ton coin ? », j’ai envie de donner des réponses idiotes, « Parce qu’on m’a offert un ordinateur, parce qu’en ces temps de crise, un passe-temps gratuit, ce n’est pas négligeable, parce que c’est moins barbant que le ménage, parce que je suis incapable de jouer d’un instrument de musique, parce que j’ai trop mal aux genoux pour faire du sport. » Puis je me ravise.
Pourtant on pourrait s’insurger, car en effet, pour toute autre activité que l’écriture, il n’est nul besoin de se justifier et l’amateurisme est de mise. Peu importent les maladresses si on y trouve du plaisir, si on s épanouit dans diverses pratiques, c’est fait pour ça, non ? Je me suis longtemps demandé pourquoi l’écriture subissait un traitement différent, et l’autre jour, en voyant mon fils partir à son cours de guitare, j’ai eu comme un déclic.
Pour toutes les autres activités, on peut s’inscrire dans un club ou une association, certaines sont même souvent démarrées dans le cadre scolaire. Or en France, il y a encore trop peu d’ateliers d’écriture.
Si j’étais ministre de l’éducation nationale, à l’aube d’une réforme des lycées, voilà quelque chose qui figurerait tout en haut de ma liste de priorités. Et pas seulement en cours de français, en langues également, pour jouer avec des sonorités différentes. Je ne mets pas en cause les enseignants, qui ont déjà peine à ‘boucler le programme’.Mais le comble, c’est que l’épreuve de français au bac propose un exercice d’invention, or il est apparemment risqué de s’y hasarder. Pourtant c’est le sujet que les élèves semblent plébisciter.  Donc on ne les y entraîne pas ! Cherchez l’erreur.
Je rêve de sessions d’écriture comme cela se pratique dans les pays anglo-saxons, je pense entre autres au travail d’Asimov auprès des étudiants américains, mais il y aurait tant d’autres exemples… J’ai un temps fréquenté un atelier (initié par François Bon dans un quartier déshérité de ma ville), y participaient également des personnes un peu différentes, qui ne se posaient pas la question de la légitimité de l’écriture, mais agissaient, tout simplement, et certains  nous ont ébloui par la profondeur et la créativité de leurs textes.
Le jour où l’écriture sera perçue comme une activité parmi d’autres, on se posera moins de questions  et ce sera tant mieux!

2 commentaires:

  1. Emmanuelle Mignaton3 novembre 2009 à 08:01

    http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/10/02/ou-lon-forme-des-ecrivains/

    http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/06/01/peut-on-apprendre-a-devenir-ecrivain/

    (J'espère ne pas avoir fait de fautes en recopiant le les liens, car je ne peux faire de copié-collé)
    Sur le fait qu'en France, il n'y a pas d'endroit pour apprendre à écrire, Alors qu'on peut apprendre plein d'autres choses, il y a eu deux di discussions sur le blog de Pierre Assouline sur le monde.fr (La République des livres).

    Je crois que ça peut vous intéresser, Martine (et d'autres aussi).

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  2. Merci, c'est très interessant en effet.

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