Semaine 5 (26 février - 4 mars)
Marie Depussé - Là où le soleil se tait, 1998

Des histoires. Des récits. Ou peut-être des contes. Et parfois des poèmes en prose. Avec une intonation qui est à peine un accent.
Des figures et des sentiments. Des paroles lancées, et des choses non dites. Le soleil. La chaleur. Le silence.
Des hommes et des femmes.
Surtout une femme. Qui raconte et tente de comprendre le monde des hommes et des femmes, et des pas très bien dans leur tête. Qui est aussi le sien.
Pour écouter un extrait lu par Martin Winckler, cliquez sur ce lien.
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Semaine 4 (12 - 18 février 2018)
Hortense Cornin - La Bavarde, 2013
Timothée et Rhuni sont amis d'enfance et si proches qu'on les surnomme les jumeaux. Timothée est nonchalant et électricien. Rhuni est scrupuleux et jeune président de la jeune république du Wardas, petit pays européen juste sorti d'une dictature. Tandis que Rhuni vaque aux affaires de sa petite république, TImothée vaque aux siennes - qui consistent à réparer les installations électriques de, et à coucher avec, le plus de femmes possibles. Car Timothée est séduisant mais, en plus, il est gentil, ce qui ne gâte rien - surtout pas le plaisir que les femmes ont à lui donner et à recevoir de lui, qui ne refuse jamais de rendre service.
Un jour, à Colmar, Timothée rencontre Juliette, charmante jeune femme de son âge ou pas loin et qui - en dehors d'être belle et intelligente, a deux caractéristiques. La première est accidentelle et la met dans tous ses états : son neveu Justinien lui a demandé de jouer pour lui au Loto, ce qu'elle a oublié de faire pour découvrir que malheureusement, les numéros étaient bons et auraient dû gagner cinq mille deux cents trente quatre euros quarante, somme qu'elle aurait adoré donner à Justinien si elle disposait du billet qu'elle n'a pas validé. La seconde (caractéristique, vous me suivez ?), permanente, met Timothée dans un état tout à fait inhabituel pour lui - celui de tomber amoureux. Juliette est bavarde. Si bavarde que lorsqu'elle entend une conversation qui l'intéresse alors qu'elle est elle-même en train de parler, elle fait de son mieux pour continuer sa propre conversation tout en écoutant la seconde, car elle n'aime pas s'interrompre.
Comédie romantique mêlant intrigues de courant électrique, conversations d'alcôves et manipulations érotico-politiques, La Bavarde pourrait être un film de Michel Deville co-écrit par Marivaux. Un de ces films où l'on fait l'amour avec le sourire, et réciproquement.
Pour écouter un extrait lu par Martin Winckler, cliquez sur ce lien.
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Semaine 2 (29 janvier-4 février 2018)
Cette semaine, deux livres :
Frédéric Boyer, Mes amis mes amis, 2003
Un homme tente de se donner la mort et
Se rate. Ses amis ne comprennent pas alors il
Leur parle, mélopée, tente de dire
Ce qu'il ressent, le chagrin, la surprise
L'immense déception de ne pas savoir
Dire pourquoi comment il a
Décidé ou pas
D'en finir
Et pourquoi il s'en veut de ne pas avoir
Su se tourner vers ses amis, ses amis
Pour écouter un extrait lu par Martin Winckler, cliquer sur ce lien.
Robert Bober, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, 2010
Après avoir emmené sa mère voir Jules et Jim, un jeune homme, Bernard, l'entend lui raconter son histoire : elle aussi a aimé deux hommes, et elle les a épousés tous les deux, et ils ont disparu tous les deux en lui laissant chacun un fils - Bernard et son frère.
A partir de ce moment-là, la vie de Bernard s'enchaîne en une suite de moments qui semblent liés au hasard, mais ne le sont pas, des moments de vie et d'émotion, auxquels chaque geste, chaque photo, chaque rencontre, chaque film (de Max Ophüls aux Marx Brothers) chaque histoire (et il y en a beaucoup, tout au long du livre) donne un peu plus de sens, un peu plus d'épaisseur, un peu plus de direction, que ça se passe rue Oberkampf, à Przytyk, à New York, au Père-Lachaise, au Cirque Bouglione ou au camp de Gurs, ou dans un café
de Belleville.
Pour écouter un extrait lu par Martin Winckler, cliquer sur ce lien.
Autres "B" de chez P.O.L que j'ai déjà lu.e.s et aimé.e.s (et que je recommande vivement) : Joël Baqué La mer c'est rien du tout, Pierric Bailly L'homme des bois, Emmanuelle Bayamak-Tam La princesse de, René Belletto (presque tout de)
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29 janvier : Une amie me demande pourquoi les auteurs POL ont envie de lire le catalogue. "Paul n'a pas écrit, il vous a choisis. Est-ce pour retrouver cet esprit de famille ?"
Je lui réponds qu'en ce qui me concerne, c'est pour me rappeler à quoi j'appartiens. Quand il était vivant, il me le disait. A présent qu'il n'est plus là, la meilleure manière de le faire, c'est de lire les livres qu'il a choisis.
En lisant le suivant sur la liste (en fait il y en a deux, un texte poétique de Frédéric Boyer, Mes amis mes amis, et un livre de Robert Bober On ne peut plus dormir quand on a une fois ouvert les yeux) je me suis mis à lire à haute voix. Je l'avais déjà fait avec Les Spectateurs. J'ai décidé que j'allais joindre au "Projet" un fichier son avec la lecture d'un extrait du/des livres de la semaine.
Parce qu'au fond, s'il y a un point commun à tous les livres P.O.L, c'est l'intensité, la présence de la voix dans chaque texte. (Je n'ai pas encore posté les sons, mais ça va venir...)
Semaine 1 (22-28 janvier 2018)

Pour écouter un extrait lu par Martin Winckler, cliquer sur ce lien.
Autres "A" P.O.L.iens dont j'étais déjà lecteur (et que je recommande) : Pierre Alféri, Santiago Amigorena
C'est vraiment une bonne idée parce que ça fait envie...
RépondreSupprimerJ'aime cet écriture qui me fait rêver? Voyager? Imaginer? Aimer? Lire? Souffrir?
RépondreSupprimerJ'aime cette écriture, votre écriture, ton écriture.
Merci
Andrée