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lundi 21 décembre 2009

Décrire le désir d'écrire (11) - par Emmanuelle M.


L’idée de zelapin est excellente, car le désir d’écrire, c’est si compliqué.
Mes pauvres petits mots sont bien raplaplas alors que je les voudrais rimbaldiens, yourcenariens (ça se dit ?). Alors, mon désir d’écrire prend vite une claque quand je lis Arthur Rimbauld, Marguerite Yourcenar, Pierre Michon, Martin Winckler, et quelques autres. Et même pas les lire, juste y penser, rien qu’y penser…
Au travail, je rédige beaucoup, alors mon envie des mots est souvent rassasiée. Oui, ce n’est pas très glorieux, mais c’est vrai. Je fais des notes, des comptes-rendus, et même si j’ai des codes de langage à respecter, j’y trouve quand même parfois mon compte.
Je ne reste quasi jamais une journée sans écrire, car j’ai des correspondants à qui j’écris sur internet, mais surtout à qui j’écris à la main. Et ça, j’y tiens. J’adore recevoir du courrier manuscrit, et j’aime en écrire.
J’ai besoin d’écrire pour exister. Je crois savoir ce qu’il y a en moi comme histoires. J’ai cru longtemps que j’écrivais ce que je n’avais jamais lu et que j’aurais aimé lire. J’avais tort. Beaucoup écrivent des histoires qui sont bien plus intéressantes que celles que j’écris ou que j’ai dans la tête.
La tension que j’ai eue longtemps en moi, « le bouillonnement » comme dit si bien zelapin, je l’ai de moins en moins. Mon désir d’écrire s’amenuise, car je sais qu’écrire un bon livre, un beau livre, c’est beaucoup de temps, de travail et une petite étincelle (le talent ?). Du temps, j’en ai de moins en moins, parce qu’il y a le travail alimentaire, les enfants, le ménage, enfin tout ce qui bouffe la vie d’une femme. Et il me faut 8 à 9 h de sommeil sinon je mords, alors pas question de se lever à 5h du matin pour écrire.
Alors, sois sage, ô mon désir, et tiens-toi plus tranquille…

Décrire le désir d'écrire (10) - par Brigitte Celérier

Suivre les textes qui s'affichent,
peu à peu,
qui disent le désir d'écrire,
goûter ou non leur style,
mais toujours
admirer ce qu'ils disent,
si divers,
ou plutôt l'envier,
un peu, avec surprise.
Et puis finir par se demander
si vraiment ce n'est pas ça,
peut-être,
un peu, juste un peu,
peut-être,
souterrainement,
qui me fait écrire chaque jour,
ces n'importe quoi,
puisque, bien sûr, rien n'ai à dire.


Brigitte Célérier