En ce moment, j’aimerais...
- traduire en anglais la nouvelle que je viens d’écrire (« Alice in Wonderland ») pour la revue Galaxies ;
- écrire un recueil qui s’intitulerait Des nouvelles de Montréal (j’ai déjà plusieurs textes dans la tête) ;
- écrire un livre intitulé Mon père était médecin et ma mère le soignait... ;
- me remettre à un roman (lequel, je sais pas, je n’ai que l’embarras du choix) ; de préférence, en anglais ;
- faire un inventaire des problèmes éthiques dans les séries médicales que je connais, à l’intention des enseignants ou des étudiants ;
- écrire et proposer un séminaire sur l’apprentissage du professionnalisme médical au travers des séries télé ;
- écrire un livre sur l’éthique clinique, l’éthique du soin au quotidien (il n’en existe pas en langue française qui soit écrit par un médecin, figurez-vous !!!)
- proposer un atelier d’écriture non scientifique à des professeurs de médecine ;
- écrire un compte-rendu de livre ou de film ou de série une fois par semaine ;
- avoir le temps de faire tout ça sans avoir à me soucier de l’intendance et sans avoir à en faire porter le souci à qui que ce soit.
Montréal, 17 décembre 2009
Mar(c)tin
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jeudi 17 décembre 2009
Décrire le désir d'écrire (7) - par Lyjazz
J'écris pour.... Mettre en forme. Mettre en scène. Impérieusement, les idées qui me traversent.
Pour me rappeler, pour mémoire, pour me comprendre, pour avancer.
Parce que les idées naissent mieux sous mes doigts même si je n'ai pas l'impression d'en avoir avant de me trouver devant une feuille blanche (je parle de papier/stylo ou de clavier/écran)
Pour retrouver l'indicible.
Pour dire mon rythme intérieur. Qui me renseigne sur mes émotions, ma façon de les vivre : je suis capable de revivre les mêmes émotions plusieurs années après les avoir écrites, juste en les lisant. Je redeviens la même. Avec la distance supplémentaire.
C'est une magie.
Mon écriture, si elle est personnelle, n'est pas destinée à moi seule.
J'écris pour d'autres, pour au moins un interlocuteur. Je ne ME parle pas : je parle à un AUTRE. Parfois cet autre est moi, mais plus souvent un correspondant que je connais bien.
Mes façons de dire changent selon mon interlocuteur. Selon le degré d'affinités émotionnelles que nous avons.
Mais mon écriture est toujours personnelle, adaptée à ce que je crois comprendre de ce que va ressentir mon lecteur.
Pour autant, je m'y mets entièrement, j'habite mes mots et les accompagne et j'oublie ce que j'ai dit/écrit. Comme si mes émotions, toutes entières tendues vers le lecteur, ne m'appartenaient plus une fois écrites.
J'écris pour le vent, sur le vent.
Et je garde mes écrits pour me souvenir de ce que j'étais.
Mes phrases naissent aussi de quelques mots lus. D'un rythme, d'une émotion perçue ou ressentie, d'une odeur, d'une association d'idées, d'une image.
Cela peut me prendre à n'importe quel moment.
Mais souvent dans l'action qui comporte une forme d'automatisme : conduire, regarder les paysage défiler, provoque des phrases, marcher. Sentir par tous mes pores des odeurs, sensations, est aussi une façon de produire des phrases, des mots.
Comme il est peu facile d'écrire dans ces situations, j'engrange et je peux faire renaître plus tard, en phrases, sans doutes transformées, mais toujours traductrices de mon émotion précédente, mon écriture parlée intérieure.
J'ai appris à comprendre combien mon fonctionnement était propice à l'écriture : j'engrange, je vis, j'analyse parfois longtemps, intérieurement; et c'est devant l'écran, ou devant la feuille, que le flot se libère, sans que je sache quelle forme cela prendra.
Mais c'est impérieux et jubilatoire !
J'écris aussi pour mieux dire oralement ensuite, pour prémâcher des idées, des concepts, des difficultés.
L'écriture est un catalyseur, une mise en forme de ce que je ne savais pas avant de le voir surgir sous mes doigts.
Lyjazz