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vendredi 16 octobre 2009

Crime Parfait - par Thierry V. (Exercice n°4, dernier envoi)

Rapport de Police

Officier au rapport : Lieutenant GOBBOLA, Guiseppe

Transmission officielle du dossier Morgendorffer Daria, née le 23/06/1983 à Chicago (Etats-Unis), de nationalité franco-américaine, dans le cadre de son arrestation pour acte terroriste contre le cortège officiel du G8 le 22/11/2009.

FAITS :
L’itinéraire du cortège officiel démarre à 10 h 30 de l’Arc de Triomphe en direction du Palais de l’Elysée. A 10 h 43, sur la portion de l’avenue entre le Rond-point des Champs-Élysées et la Place de la Concorde, sont accrochés aux arbres, en bordure de route, 58 mannequins en plastiques, mâles et femelles, provenant sans doute de magasins de vêtements. Les mannequins sont accrochés aux arbres par une corde nouée autour du cou. Leurs bras droits sont inclinés vers le haut. Une pancarte blanche, d’1 x 1 m., est accrochée sur chaque mannequin, et des slogans contestataires y sont inscrits en lettres noires. Faute de déviation possible, le cortège a dû maintenir l’itinéraire prévu.
A 10 h 50, à proximité de la place de la concorde, mademoiselle Morgendorffer est interpellée en possession de trois de ces pancartes, où sont écrit « Obéissez », « Reproduisez-vous » et « Regardez la télévision ». Elle affirme aux policiers présents qu’elle vient de les ramasser à l’entrée de la station de métro Concorde. « Bah, elles sont plutôt cool », affirme t-elle devant témoins. La fouille de son sac à dos permet aux policiers de procéder à son arrestation. Il est retrouvé en sa possession : un marqueur noir, un livre de Bertol Brecht, un baladeur MP3 contenant des albums d’un groupuscule nommé Sonic Youth, un coffret DVD d’une série « Curb your enthusiasm », un téléphone portable, un sachet de M&M’s entamé et un parapluie de marque inconnue.

ANALYSE :
Une analyse des objets appartenant à la suspecte a été menée par l’expert psychiatre docteur Mabuse Friedrich. Le rapport détaillé de ce dernier (voir annexes) fait mention des traits de caractères suivants : déni de l’autorité, chaos moral, misanthropie fluctuante, délires paranoïaques enfantins, moralité politique confuse et prédilection pour un type peu courant de morbidité.
La suspecte n’a pas dû accrocher ces 58 mannequins seule et a très probablement bénéficiée de complicités. Les quatre contacts enregistrés sur son téléphone portable ont tous été interrogés (voir annexes) et ont des alibis solides. Maître Alamo Gisèle, belle-mère de la suspecte, a offert ses services à sa belle-fille. Mené en présence de son avocat, l’interrogatoire de la suspecte (voir annexes) n’a pu apporter les preuves nécessaires à son inculpation et à sa mise en détention provisoire. Les pièces discriminatoires apportées au dossier par Maître Alamo sont nombreuses. Nous nous permettons cependant d’émettre de forts soupçons quand à la préparation de ce dossier, un peu trop préparé.
La mise en détention provisoire de Mademoiselle Morgendorffer a été refusée par le Juge Messer, et sa mise en liberté provisoire ordonnée.

SUIVI :
Selon un nouvel examen des faits et de nouvelles preuves trouvées au domicile de la suspecte, Mademoiselle Morgendorffer est soupçonnée d’être le leader de l’organisation anarcho-clandestine, organisatrice du sabotage susmentionné, ainsi que de probables opérations de déstabilisation de l’état. Le dossier est dorénavant transmit à l’inspecteur Flint de la Direction de la Surveillance du Territoire.

Fait ce jour, jeudi 24 novembre 2009, à Paris.

Lieutenant GOBBOLA, Guiseppe.