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mercredi 30 septembre 2009

Histoire d'ogre - par Anne la bibliothécaire

Il était une fois... Ah ! quel beau début pour un livre destiné à la jeunesse. Ces mots vous invitent à la poésie, à la rêverie, au monde de la petite enfance. Mais ici ! Heulamondieu non ! Pas vraiment... En tout cas il ne se termine pas par : "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants".
Donc, il était une fois un bûcheron qui en fait était un ogre.
Il était une fois une forêt mystérieuse.
Il était une fois une ribambelle d'enfants à qui on avait interdit d'aller dans la forêt mystérieuse. Jusque là rien que de très normal pour ce genre de littérature.

Mais aussi malheureusement, il était une fois... une tronçonneuse !
Et lorsque tous les personnages se rencontrent, cela devient vraiment glauque et sanglant, à la limite du supportable. Je vous passe les détails sordides et les épisodes rougeoyants qui émaillent ce livre monstrueux dont les illustrations tout à fait réalistes vous feront dresser les cheveux sur la tête et naître une chair de poule glacée.
Comment peut-on appeler cela un livre pour enfants. Ici Benoit Mignon se régale et nous gâte vraiment. Bien sûr les légendes, les contes et autres fables sont loins d'être des bluettes et sont remplis d'horreurs en tous genres : ogres donc anthropophages, marâtres assassines, monstres hideux, père amoureux de sa fille et qui veut l'épouser, enfants mis au saloir... et j'en passe. Bien sûr les enfants d'aujourd'hui sont plus soumis aux drames quotidiens rééls ou fictifs dont on les abreuve. Peut-être sont-ils plus "résistants" voire blasés. Mais là nous atteignons un pic : pic du mauvais goût, pic de la "glauquitude" si j'ose me permettre.
En tout cas on ne peut pas dire que l'illustratrice Anne Mignon ne colle pas à son sujet. Ses dessins sont de toute beauté dans les 2/3 du livre. L'atmosphère de la forêt est particulièrement bien rendue, ses grands arbres sombres se repliant sur les pauvres enfants perdus. Le livre vaudrait la peine d'être acheté juste pour les magnifiques aquarelles qui l'illustrent en son début. Elles vaudraient même un bel encadrement. Mais que dire de l'histoire, car lorsqu'on arrive à la maison de l'ogre-bûcheron tout se déchaîne... Les illustrations montrent alors une certaine prédilection pour la couleur rouge...
Oserais-je conseiller ce livre aux jeunes vampires assoiffés de sang et aux sadiques invétérés, à ceux qui n'aiment pas les enfants et à ceux qui souhaitent les voir faire des cauchemars chaque nuit au son d'une simple mobylette qu'ils prendraient pour une tronçonneuse ?...
Pour les courageux, j'indiquerai seulement qu'il est édité chez Offmann dans la collection Grand format 6-8 ans [et si!], qu'il fait 50 pages et vous coûtera la modique somme de 20 euros.
A vous de voir... ou pas.

Rendez-vous manqué - par Younes Jama



Parfois on manque des rendez-vous avec la littérature et plus précisément avec les romans. Il est question d’états d’âme, de lieux et d’époques. C’est le cas du roman ‘ Rendez-vous ’ de Christine Angot, publié chez Flammarion peu avant la rentrée 2006. On m’avait prêté ce livre pour me faire découvrir cet écrivain et la lecture fut arrêtée à la page 100, phrase et paragraphe point finis, choix radical suite à un agacement qui montait crescendo dès les premières pages. 

Est-ce pertinent une fiche de lecture d’un roman entamé et non fini ? Je n’ai l’art du style et puis qu’ai-je retenu au bout de ces 100 pages lues ? J’avais oublié le titre et j’ai dû chercher pour retrouver le résumé. L’Amour, le temps d’un livre confidences, entre l’écrivain et l’acteur de théâtre, le sexe entre l’écrivain et le banquier sexagénaire dont le bien doté par la nature n’est pas épargné aux lecteurs, et l’usité exercice du trio dans le Paris bourgeois à suffoquer de nombrilisme, propre à ce début de siècle.   

Il n’y a dans ce roman qu’un seul et unique ‘Je ’ corps égoïste et témoin aveugle de son époque, sans projection sur l’avenir de la société où il vit. Trois ans plus tard, la crise financière éclata.

La femme du Vème - par Marie/zelapin (Exercice n°3)


Cette note de lecture est rédigée de mémoire car je n ai pas jugé utile de conserver le livre dont il est question, je l’ai donné.

En effet, j’ai de La femme du Vème de Douglas Kennedy le souvenir impérissable qu’aurait pu me laisser un mauvais millefeuilles: la crème était lourde, le glaçage démonstratif et écoeurant, le feuilletage cartonné.

Au final, on n’a pas l’impression d’avoir mangé un dessert, on a peiné à le terminer.

Ce livre donne la même impression: l’écriture est laborieuse, les personnages et l intrigue inconsistants et le mystère éventé.

Au final, on n a pas l’impression d avoir lu un roman. On le termine pour être certain de n’avoir rien raté qui pourrait expliquer cet ennui.

Que ce soient les péripéties du personnage masculin central dans Paris ou sa relation à cette femme, tout est surjoué (sur-écrit). Les scènes « crues » (crues, pas érotiques) sont presque aussi excitantes qu’un livret médical d information au patient.

Le pseudo fantastique lié au personnage féminin est mal amené, tout comme les événements de sa biographie semblent plaqués sur la trame de ce roman, comme s’ils avaient été initialement prévus pour un autre.

Si je le conseille à la lecture, c’est pour un exercice (1) : à la fin de chaque chapitre, tenter de réécrire ce qui nous parait trop indigeste.

Mais aussi pour découvrir :

- un personnage d écrivain dans un roman (on pourra avec plus de bonheur lire du Djian).     

- la vision d un certain Paris par un américain,

- ce qu’est un roman de Douglas Kennedy,

- tout ce que je n ai pas su apprécier (et me le relater!).

(1) Tiens donc?!


 Marie/zelapin

Un jeu qui tourne mal - par Laura T. (Exercice n°3)


« Le jeu de l’ange » de Carlos Ruiz Zafon est sans aucun doute le livre le plus prétentieux et dénué d’humour que nous ayons eu entre les mains depuis longtemps. En effet, l’auteur ne fait que réécrire « l’ombre du vent » en plus volumineux et parfois plus assommant. Truffé de références littéraires abondamment citées ou « quasi » plagiés, il serait intéressant d’avoir le point de vue de l’auteur quant cette auto-parodie. Parfois l’intertextualité ne rend pas service, le palimpseste encore moins, surtout si ce n’est pas nécessairement voulu. Genette a du hurler en voyant le désastre…
Malgré tout, nous avons apprécié cet ouvrage, en créant une nouvelle mythologie populaire, il réinvente le genre à sa façon, même si on peut déplorer parfois son manque d’originalité. L’auteur connaît ses classiques et les manie à la perfection. On ne peut s’empêcher de penser aux « mystères de Paris ». L’ombre d’Eugène Sue plane au-dessus de cette Barcelone obscure et mystérieuse. Antonio Muñoz Molina a écrit « les mystères de Madrid », Zafon réinvente Barcelone la mystérieuse. Ce livre est peut-être le grand roman populaire qu’il manquait à la littérature espagnole, amateurs du genre, n’hésitez pas.

Laura T.